L'agence crypto-zoologique Monarch doit faire face à une vague de monstres titanesques, comme Godzilla, Mothra, Rodan et surtout le redoutable roi Ghidorah à trois têtes. Un combat sans précédent entre ces créatures considérées jusque-là comme chimériques menace d'éclater. Alors qu'elles cherchent toutes à dominer la planète, l'avenir même de l'humanité est en jeu…
Né aux Etats-Unis, sous la direction d’un français (Hé oui, il fallait savoir) , « Godzilla » symbolisa, dans un premier temps, la peur de l’atome, en pleine guerre froide et fut, en 1954, un succès surprise, puisqu’il fut le neuvième film de cette année. Sans pour autant, être connu sous ce nom, le concept de monstres issus des essais nucléaires était né et le succès fut tel que les japonais y virent l’occasion de transformer l’essai en symbolisant un passé douloureux, infligé par ces américains. Et c’est le producteur de la très célèbre Toho, compagnie de production japonaise : Tomoyyuki Tanaka qui va transposer le concept de monstres géants à la culture japonaise et faire naître le premier et le plus emblématique des « Kaïju-eiga » dans le cinéma japonais. Avec plus ou moins de réussite, le titan va connaitre des succès et des déconvenues, mais peut tout de même s’enorgueillir d’être à la tête de pas de moins de 32 films au Japon et 3 aux Etats-Unis. Avec des qualités plus ou moins élevées, les films japonais (les plus nombreux) vont toutefois aller le plus loin dans l’imaginaire du monstre en créant de nouveaux titans qui vont venir s’opposer à lui et faire se déplacer les foules, y compris aux Etats-Unis, permettant ainsi à Tanaka de passer un accord avec le RKO, afin d’avoir l’autorisation d’utiliser son titan emblématique « King Kong ».
Pourtant, à mesure que les films vont se succéder au Japon, et aux Etats-Unis, le monstre va perdre peu à peu de sa profondeur narrative et de cet aspect métaphorique qui le rendait si intéressant, pour se concentrer plutôt sur des combats de titans et « Godzilla » de devenir un protecteur de la planète et de toutes ses espèces. Il est évidemment, inutile de parler de la version de Roland Emmerich qui avait tenté de relancer la licence, mais l’avait vidé de toute sa substance pour en faire un film un peu balourd, qui passa totalement à côté de son sujet. Il faudra attendre 2014 et le génial Gareth Edwards (Rogue One) pour retrouver un « Godzilla » plus métaphorique et d’une logique narrative imparable. Nous pouvions, logiquement, estimer la licence relancée.
Avec « Godzilla, King of the Monsters », Michael Dougherty nous livre un film dans lequel, nous pouvons trouver : De l’héroïsme, de la vilénie, de la destruction (beaucoup !!!), de l’émotion (Mouais !!!), de l’écologie et de la philosophie, des japonais et des américains, et plein d’autres choses, le tout dans une sorte de bouillie assez indigeste, qui donne plus mal à la tête qu’elle ne passionne. Avec une mise en scène soignée, il faut bien le dire qui enchaîne les scènes de destructions et les effets sonores autant que visuels, le film se perd toutefois dans une surenchère (comme le dit si bien Vera Farmiga , dans les bonus) de combats, de monstres et d’effets de mise en scène assez convenus, comme lorsque la jeune héroïne ouvre deux portes dans une course, alors qu’elle ne pourrait en ouvrir qu’une, ou alors le « Monstre zéro » qui se met en haut d’une montagne dans un nuage de fumée, le rendant encore plus impressionnant. Mais voilà, à trop vouloir en faire, nous finissons par obtenir, un grand n’importe quoi qui se suit sans grand intérêt.
Si vous ajoutez à cela, un scénario qui tourne dans la vie, qui se lirait sur une feuille de papier A5, vous comprendrez rapidement les raisons d’un échec inévitable. Car la sanction au Box-Office mondial fut sans appel. Avec ses 386 millions de recettes pour un budget total de 300 millions, inutile de dire que l’avenir de la licence est sérieusement remis en cause par le studio. Le film arriva très loin des plus de 500 millions de son prédécesseur.