La famille Chamodot est fantasque et inclassable. Bernard, le père, un peu doux-dingue, fait vivre tout le monde dans une caravane, et la mère, Annie teint les cheveux de son fils Émile en blond, parce que, paraît-il, il est plus beau comme ça !!! Quand Pauline, la fille du lycée dont Émile est amoureux, l’invite à Venise pour les vacances, l’adolescent est fou de joie. Seul problème, et de taille, les parents décident de l’accompagner avec leur caravane, pour un voyage aussi rocambolesque qu’initiatique.
L
e réalisateur Ivan Calbérac décidé d'adapter, dans un premier temps, son roman en pièce de théâtre, puis en version cinématographique. Si le format littéraire, a fonctionné avec un peu plus de 120 000 exemplaires de vendus, que la version théâtrale a également permis aux réalisateurs d’augmenter ses ventes de romans, mais également de faire connaître cette histoire hors du commun, dans laquelle des parents décident pour soutenir leur fils, amoureux d'une jeune fille qui doit donner un concert en Italie, de faire le voyage jusqu’à Venise en tractant une caravane. Au sein de cette histoire, et du scénario qui en découle on peut retrouver effectivement matière à s’émouvoir notamment de l’amour que peuvent porter, même maladroitement, les parents à leurs enfants que ce soit le plus petit Émile ou le plus grand Fabrice beaucoup plus indépendant, mais également cherchant sa voie et sa propre identité. C’est évidemment autour d’Emile que tourne l’histoire puisque le jeune garçon tombe amoureux d’une jeune fille qui va donner un concert à Venise, et outre le fait de ne pouvoir assumer les conditions de vie imposés par ses parents (ils vivent dans une caravane sur un terrain dont ils attendent l’autorisation de faire construire leur maison), le jeune garçon va se donner comme défi d’aller voir, celle, qui semble, être l’amour de sa vie en concert à Venise. Les parents, sans trop de réflexion, décide, d’un commun accord, d’emmener le garçon en vacances à Venise afin qu’il puisse voir son amie en concert.
Seulement voilà, nous avons pu le voir à maintes reprises, le passage d’une pièce à succès sur grand écran, n’est pas forcément un gage de qualité, ni de réussite. Et même si le metteur en scène, maîtrise parfaitement son sujet, qu’il assume une mise en scène fluide et dynamique, avec un dynamisme soutenu qui fait évidemment penser aux comédies des années 70 et 80, avec des tranches de vie des personnages un peu borderline, mais qui ont traversé le pays, et croisé une galerie de personnages, savoureux ou non, mais qui vont venir alimenter l’aspect comique de l’histoire. C’est le cas par exemple de l’étudiant qui accepte de faire du covoiturage, ou encore le propriétaire d’une moto dérobée sur une aire de repos. Mais voilà, la comédie semble patiner en permanence, et la direction des acteurs, hormis les plus jeunes, semble un peu absente et ne vient donc pas servir la dynamique de cette comédie, au demeurant sympathique.
Car effectivement Benoît Poelvoorde (C’est arrivé près de chez vous) et Valérie Bonneton (Les petits mouchoirs) maîtrisent parfaitement leur jeu, puisque c’est la composition dans laquelle ils se sont enfermés depuis un certain temps, et particulièrement dans les rôles qui les ont rendus célèbres. Benoît Poelvoorde continu de jouer ces personnages de losers présentant une assurance évidente, mais qui peuvent sortir des inepties à chaque phrase, tout en les assumant et en ne se reconnaissant aucun défaut. Quant à Valérie Bonneton, elle aime jouer ces mères de famille à la voix forte, toujours compréhensive envers son mari, qui peut très rapidement exploser, comme cela est le cas dans la voiture lorsqu’elle croise un camion. C’est dommage parce que ces acteurs, ont su montrer d’autres facettes de leur jeu qui n’est évidemment pas exploité dans ce film.
En conclusion, « Venise n’est pas en Italie », est un film décevant d’abord parce qu’il présentait un capital sympathie évident, mais surtout parce que ces deux acteurs principaux Benoit Poolevorde et Valérie Bonneton, manquent terriblement d’originalité, et s’enferment dans une composition que l’on a beaucoup trop souvent vu dans d’autres longs-métrages. Il serait injuste de ne pas citer, en revanche, la composition des deux jeunes acteurs : Helie Thonnat (La soif de vivre) et Eugène Marcuses (Les Fauves), qui apportent finalement la fraîcheur et la subtilité qui manquait certainement au film.