Quand un violent ouragan s’abat sur sa ville natale de Floride, Hayley ignore les ordres d’évacuation pour partir à la recherche de son père porté disparu. Elle le retrouve grièvement blessé dans le sous-sol de la maison familiale et réalise qu’ils sont tous les deux menacés par une inondation progressant à une vitesse inquiétante. Alors que s’enclenche une course contre la montre pour fuir l’ouragan en marche, Haley et son père comprennent que l’inondation est loin d’être la plus terrifiante des menaces qui les attend…
Alexandre Aja fait partie de ces réalisateurs français expatriés à Hollywood, à l’instar de Louis Leterrier, et qui s’y sont fait une place de choix, au point de se retrouver aux commandes de productions importantes ou ambitieuses, comme un Marvel pour Leterrier ou le remake de « La Colline a des yeux » (2005) pour Alexandre Aja. Et ce dernier s’est fait une spécialité d’effrayer les spectateurs avec toute sortes d’animaux, comme les « Piranha » en 3D (2010) ou encore de signer un film entre mythe et frayeur avec Daniel Radcliff, connu pour être le Harry Potter du cinéma, et dans lequel l’acteur se voit pousser des cornes se transformant petit à petit en faune. Et lorsqu’il n’est pas à la réalisation, Alexandre Aja produit ou écrit des films dans lesquels les animaux ont une importance plus imagée que réelle comme dans « Entre Chiens et Loups ». Cette fois-ci ce sont les alligators qui vont tenir le rôle principal au sens propre, avec « Crawl » où le réalisateur nous plonge dans l’horreur d’une bourgade prisonnière d’une horde d’alligators qui ont envahit les rues et les maisons inondées suite à la brusque montée des eaux.
Et le réalisateur ne nous propose pas une aventure anodine, loin de là, il propose au contraire d’instaurer une ambiance, un état d’esprit et de nous faire accepter le consensus que les alligators ne se doivent pas d’être simplement des animaux menaçants, ils doivent avant tout faire peur. Et le moins que l’on puisse dire c’est que l’entreprise est réussie. Et même si le premier reptile à apparaître fait son petit effet, il n’en demeure pas moins qu’il manque de crédibilité, mais qu’importe le réalisateur assume son choix d’avoir utiliser des crocos en CGI pour pouvoir donner une direction bien plus précise à son histoire, sans parler, évidemment de la sécurité des acteurs, dont beaucoup tâtent de la mâchoire durant le film. Mais la mise en scène d’Alexandre Aja, vient mettre tout le monde d’accord ! Utilisant les effets de mise en scène pour rendre ses Alligators plus effrayants qu’ils ne le sont déjà, le réalisateur utilise les effets de manche pour effrayer le spectateur, comme l’apparition du second croco, ou encore le borgne qui se plante dans le chant de vision de l’héroïne comme pour dire, tu m’as crevé un œil mais je suis là.
Alors évidemment comme toujours dans ce type de film, les facilités scénaristiques et les incohérences sont légions, au point que le spectateur médusé se demande pourquoi tel personnage a prit telle décision, mais cela agit dans l’intérêt du film et même si « Crawl » en compte un certain nombre, la mécanique est suffisamment bien huilée pour fonctionner. Ajoutez à cela une distribution qui, sans en faire des caisses, parvient à rendre cette aventure crédible, à commencer par Kaya Scodelario (Le Labyrinthe) qui porte littéralement le film de bout en bout et ne se laisse pas impressionner par les difficultés du tournage d’un tel film dans des conditions difficiles.
En conclusion « Crawl » est un film d’horreur, ou d’angoisse, c’est au choix réalisé par l’un des maîtres du genre aux Etats-Unis. Un Français qui a su trouver sa place dans un monde très fermé et su donner une identité à son œuvre. Si le film n’est pas parfait, il reste tout de même très efficace.