Ca Chapitre 2

Catégorie
Cinéma
Titre Original
It Chapter 2
Genre
Pays
USA
Date de sortie
15/01/2020
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
Amaray
Producteurs
Barbara Muschietti
Scénaristes
Gary Dauberman
Compositeur
Benjamin Wallfisch
Editeur
Edition
Standard
DureeFilm
169
Support
Critique de Emmanuel Galais
27 ans après la victoire du Club des Ratés sur Grippe-Sou, le sinistre Clown est de retour pour semer la terreur dans les rues de Derry. Désormais adultes, les membres du Club ont tous quitté la petite ville pour faire leur vie. Cependant, lorsqu'on signale de nouvelles disparitions d'enfants, Mike, le seul du groupe à être demeuré sur place, demande aux autres de le rejoindre. Traumatisés par leur expérience du passé, ils doivent maîtriser leurs peurs les plus enfouies pour anéantir Grippe-Sou une bonne fois pour toutes. Mais il leur faudra d'abord affronter le Clown, devenu plus dangereux que jamais…

Il y a 2 ans, Andy Muschietti, avez donné un sacré coup de jeune à la nouvelle la plus célèbre du romancier Stéphane King : « Ça ».  Et, à la différence de l'adaptation de 1990, le film de 2017, se concentrait sur la première partie, à savoir le combat des enfants contre ce clown maléfique.  Fort du succès planétaire, et surprise, le réalisateur s'est donc lancé dans la réalisation de la 2e partie. Mais est-ce par péché d'orgueil, ou par une vision trop Large de l'œuvre du romancier, que le réalisateur s’est perdu ? Une chose est sûre, ce 2ème Chapitre n'a rien de commun avec toute la production de films d'horreur que l'on a pu connaître ces 20 dernières années. A commencer par sa durée : Près de 3 heures. Du coup on se dit que le réalisateur a prévu beaucoup de choses et a fait le plein d’idées pour tenir en haleine le public. On attend forcément des plans renversants, des chocs visuels et surtout un sens du rythme qui va permettre de prouver qu'un film d'horreur peut dépasser la durée minimale d'une heure et demie.

Et c'est là que le bât blesse, car le réalisateur se perd dans une narration redondante avec le premier fil. En effet le réalisateur semble avoir voulu dans ce second chapitre raconter à nouveau la première partie et la seconde. Le scénario ne cesse de revenir sur la Jeunesse des personnages, dans un rythme particulièrement laborieux dans lequel vont s’accumuler des scènes étirées en longueur et sans grand intérêt pour le déroulé de l’intrigue.  Comme si nous étions assez stupides pour avoir oublié chaque caractéristique des personnages, leur histoire, leur Jeunesse, et leur trauma, déjà largement expliqués dans le premier film. Le réalisateur et son scénariste Gary Dauberman (La Malédiction de la Dame Blanche) en remettent une couche dans une mise en scène laconique et sans intérêt.

Et justement, c'est de la mise en scène dont il faut principalement parler car elle manque irrémédiablement chacune de ses missions principales. A commencer par celle de faire peur aux spectateurs. Car, à force de préparer le terrain des apparitions du monstre, le réalisateur finit par ne plus surprendre et rate complètement son but. A l’instar de la scène où Beverley retourne chez elle se plonger dans ses souvenirs et découvre des gravures de Pennywise sur le mur.  Muschietti accumule les signes en arrière-plan de la présence du clown, si bien que lorsqu’il attaque, nous n’avons même pas un petit signe de sursaut. Difficile dans ces conditions, nous seulement de trembler, mais en plus de se passionner pour un film qui semble déterminé à détruire toutes les bonnes idées qu'il avait plus avoir dans le premier. Non content de nous ennuyer avec des flashbacks incessants, sans aucun intérêt, qui ne viennent jamais renforcer la peinture des personnages, le réalisateur s'entête à vouloir toujours traîner la pâte pour enfin nous faire peur. Même les apparitions de Pennywise manquent d’originalité et nous laissent particulièrement circonspects, tant elles manquent d’originalité et d’inventivité.

Bien évidemment l'autre difficulté étant de pouvoir adapter le roman de Stephen King en évitant toutes les imperfections, liées à une histoire à deux niveaux, celle des personnages, bien sûr, mais aussi celle de ce monstre qui sévit dans la ville de Derry, ainsi qu’une fin souvent ratée chez l’auteur. C’est d’ailleurs le sujet d'un running gag durant le film où même l’auteur, qui fait une apparition se moque de lui-même, en disant qu’il trouve la fin, du roman du héros ratée. Nous pouvons, alors, espérer, après près de 2h30 de film, une fin solide et bien pensée qui puisse sauver du naufrage ce deuxième chapitre. Malheureusement il n’en n’est rien, la fin est encore pire que celle de la version de 1990. Ici le réalisateur et le scénariste nous concocte une conclusion grotesque, abusant de facilités et d’une mièvrerie affligeante.  Moraliste, maladroite et « balourde », la conclusion nous fait pleurer de désespoir, tant elle semble écrite par un enfant de CE2. Et comme si le calvaire ne suffisait pas, le réalisateur nous entraine dans une ultime séquence où l’on voit les enfants et les adultes pendant de longues minutes, se dire au revoir, s’enlacer, regarder l’eau du fleuve, se serrer les mains, s’embrasser, se dire des choses d’une banalité déconcertantes et encore se serrer, et encore s’embrasser, le tout pour conclure un « gloubiboulga » indigeste.

« Ça Chapitre 2 » d’Andy Muschietti est un long très long calvaire de près de 3h que l'on a du mal à recommander même à nos ennemis.  La déception est à la hauteur de l'attente, suscitée par ce nouveau chapitre, suite à la réussite du premier. La mise en scène accumule les longueurs, ne parvient jamais à surprendre les spectateurs, à force d’annoncer grossièrement chacune des apparitions du monstre, et surtout nous achève par une conclusion ridicule et insipide qui, pour couronner le tout tire en longueur. S'il est un supplice, infligé par le clown, c'est bien ce film.
Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
HD 1080p
Format Cinéma
2.35:1
Film d’horreur oblige, l’image est particulièrement soignée et les contrastes se doivent d’offrir le plus de profondeur de champ possible. Du coup, le support se révèle forcément d’une très grande qualité pour servir la photographie du film qui oscille entre scènes ultra stylisées et scènes plus traditionnelles dans lesquelles la lumière et la couleur jouent un rôle bien précis pour apporter un peu de poésie dans ce film. Lumineuse et cosy lorsque l’on est sur l’histoire des héros qu’ils soient adultes ou enfants, puis plus sombres, avec des jaunes fades et sombres et du vert très présent l’on est dans le laboratoire crasseux de Francis. Les contrastes dont un volume et une profondeur à l’image à la hauteur de l’ensemble.
Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Anglais
Oui
Oui
Oui
Bonne
Bonne
Bonne
Français
Oui
Oui
Oui
Bonne
Bonne
Bonne
La piste DTS-HD Dolby Atmos DD+ en VO et True HD en VF se révèle d’une grande précision et permet au film de renforcer son environnement sonore pour mieux imprégner le spectateur. Cela est encore plus vrai lors des apparitions du clown et de ses quelques transformations, comme les hallucinations qu’il provoque chez les enfants. La musique vient parfaitement habiller l’ensemble pour donner des transitions de grandes qualités. Jamais dans l’excès, la piste sonore est parfaitement bien harmonisée pour que les dialogues ne soient pas effacés par la musique ou par les effets sonores. 

Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 150 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage
La section bonus joue clairement la carte du contenu, avec une tendance assez frappante pour se focaliser sur le premier épisode plus que sur le deuxième.

Ainsi, outre les commentaires audios du réalisateur, un documentaire en en deux chapitres : « Les Etés de Ça », « Tu flotteras aussi » et « Ça se termine ». Il est intéressant parce qu’il revient d’abord sur le travail des enfants et particulièrement sur la manière dont ils furent encadrés pour pouvoir entrer dans leurs personnages et recréer à l’écran une cohésion entre eux. Beaucoup de bienveillance entre eux (Parfois un peu trop !), notamment entre ceux qui jouent les brutes et ceux qui interprètent les ratés.

Ensuite, il y a le making of, également décliné en plusieurs parties : « Cette réunion du club des ratés est officiellement ouverte », « Grippe-sou revit » et enfin « Trouver les lumières mortes ». Le making of est intéressant, parce qu’il montre comment les adultes et les enfants ont pu travailler pour mieux se connaitre, que les plus grands s’inspirent des plus jeunes. Notamment avec l’utilisation d’une lettre que chacun des comédiens adultes reçut de la part des plus jeunes et qui leur parlait d’eux de leur personnage, de ses traits de caractère et ainsi de suite. Un travail assez rarement montré à l’ecran, ou alors les négociations durant le tournage du premier chapitre pour que Jessica Chastain, joue Beverley Adulte.

Mais il est surtout passionnant de voir le travail d’interprétation, de Bill Skarsgard (Castle Rock) pour se fondre dans le personnage de Grippe-sou et lui donner toutes ses mimiques visuelles. L’acteur montre comment, avec son visage il passe de l’acteur au monstre, avant que le maquillage ne fasse son effet. 

Au moins les bonus auront réussi, là où le film a échoué, ils nous auront passionné !