Une immersion dans les arcanes du marché mondial de la cocaïne, depuis sa naissance, jusqu’à la livraison finale sur les lieux de consommation.
Roberto Saviano, l’auteur du très remarqué « Gomorra », adapte lui-même un autre de ses romans : « Zerozerozero ». Ce titre un peu énigmatique fait référence aux différents types de de notations des Farines existant en Italie, y compris la Cocaïne. La notation 000 étant la plus pure. Parti de ce postulat, la série s’est voulu la plus proche de la réalité possible et l’auteur et ses équipes ont, ainsi, dû travailler trois années entières afin de s’informer et de pouvoir livrer une œuvre toujours aussi fine et précise, à l’image de « Gomorra ». Avec un tournage, qui ne fut pas de tout repos, puisqu’il eut lieu au Mexique, en Italie et aux Etats-Unis, sachant que les équipes ont du faire avec différents obstacles de taille, comme une crise politique majeure au Mexique, des lieux de tournages compliqués en Calabre, etc….
Le résultat est pourtant en demi-teinte. Car si le montage en flash-Back (L’intro de l’épisode nous fait suivre une action et la seconde partie remonte le temps pour nous expliquer comment les protagonistes en sont arrivés là !) est intéressant, l’intrigue qui se construit autour de personnages, définis comme les pierres angulaires du trafic, ne parvient jamais à totalement nous les faire apprécier, y compris celui de Chris Lynwood interprété par Dane DeHaan (Valérian et la Cité des Mille planètes), rongé par une maladie neurodégénérative. Du coup, nous nous laissons embarquer dans cette histoire de trafic international de drogue, dans ses différentes ramifications, au cœur d’un système où la cruauté des uns fait les malheurs des autres, sans trop de convictions. Certains passages sont sans concessions, mais le spectateur ne fait que rester à sa place et ne parvient jamais à se sentir impliqué.
Côté distribution, C’est peut-être du côté de la distribution que les surprises sont les meilleures, à commencer par Andréa Riseborough (Birdman) qui joue continuellement la carte de la nuance entre force charismatique et sensibilité féminine évidente, l’actrice parvient à trouver le ton juste pour pouvoir donner à son personnage toute la subtilité. Dane DeHaan, lui aussi, parvient à porter son personnage dans toute la complexité qui lui était nécessaire et nous prouve, une fois de plus, qu’il n’est jamais aussi bon que dans des rôles plus complexes que celui proposé par Luc Besson dans son dernier soap opéra : « Valérian et la cité des Mille Planète ».
En conclusion, « Zérozérozéro » est une série intelligemment écrite, peut-être un peu trop, sur les dessus du trafic de drogue international. Si la trame est suffisamment complexe pour pouvoir apporter une base solide à l’histoire, la mise en scène malgré des qualité esthétiques évidentes se perd parfois et ne parvient pas à rendre ses personnages suffisamment identifiables par le spectateur pour qu’il se sente concerné. Malgré les qualités de composition des acteurs, le spectateur ne parvient jamais à rentrer totalement dans leur logique et reste constamment à l’extérieur.