Après la débâcle de Pearl Harbor qui a laissé la flotte américaine dévastée, la marine impériale japonaise prépare une nouvelle attaque qui devrait éliminer définitivement les forces aéronavales restantes de son adversaire. La campagne du Pacifique va se jouer dans un petit atoll isolé du Pacifique nord : Midway. L’amiral Nimitz, à la tête de la flotte américaine, voit cette bataille comme l’ultime chance de renverser la supériorité japonaise. Une course contre la montre s’engage alors pour Edwin Layton qui doit percer les codes secrets de la flotte japonaise et, grâce aux renseignements, permettre aux pilotes de l’aviation américaine de faire face à la plus grande offensive jamais menée pendant ce conflit
Tout le monde connait ou a entendu parler de « Pearl Harbor », cette base militaire du Pacifique qui fut, le 07 Décembre 1941, le théâtre de l’une des plus grandes blessures des Etats-Unis, et qui fit plonger le pays dans la seconde guerre mondiale, face aux Japonais, en froid avec le pays de l’Oncle Sam depuis que celui-ci lui reprochait sa politique expansionniste et Impérialiste. 2400 Morts et près de 2000 blessés plus tard, L’Amiral Nimitz, bien décidé à répondre à l’affront, mit toutes ses forces dans la bataille pour anticiper la future attaque de l’empire Nippon et lui porter ainsi un coup fatal. Et grâce aux services de décryptage de Joseph Rochefort, la base de Midway fut identifiée comme la nouvelle cible potentielle et Nimitz y concentra toutes ses forces.
Pour raconter cette histoire, il fallait bien évidemment un réalisateur qui portait la bannière étoilée dans son cœur et pouvait, le cas échéant, offrir un grand spectacle, digne d’un blockbuster. Ce sera donc le plus Allemand des réalisateurs Américain : Roland Emmerich, que l’on connait pour ses réalisations toutes en finesse et en crédibilité : « 2012 » (2009), « Le jour d’Après » (2004) ou encore « Independence Day » (1996) et « Godzilla » (1998). Grand amateur d’effets spéciaux, ne se formalisant pas de la crédibilité de certaines situations, le réalisateur n’est pas réputé pour être un amateur de réflexions, ou de nuances dans son propos. La preuve en est avec ce « Midway » qui va prendre, bien sûr, le point de vue des américains et ne pas s’embarrasser des particularités historiques de ce conflit. Ici, comme Michael Bay, en son temps avec « Pearl Harbor » (2001) qui accumulait les bonnes idées visuelles, mais se prenait les pieds dans le tapis d’une romance doucereuse et dégoulinante, le choix se porte sur cette camaraderie, le don du sacrifice qui portait les soldats américains impliqués dans le conflit et pousse le trait sur la méchanceté et la froideur des japonais.
D’ailleurs, si le parallèle est rapidement fait entre Michael Bay et Roland Emmerich, c’est que les deux réalisateurs ne sont pas réputés pour faire un cinéma de première finesse, mais c’est surtout que le dernier à repiqué beaucoup d’idées au premier pour faire son film de guerre. Et c’est ce qui gêne dans ce « Midway ». Les plans sont soignés, mais manquent d’originalité et se répètent presqu’à l’infini, comme les différentes attaques des chasseurs américains sur la flotte japonaise. Emmerich et son équipe semblent avoir été en panne d’idées originales et ne se gênent pas pour recycler celles de Michael Bay. Du coup ce qui pouvait nous transporter dans une succession de scènes surprenantes se met subitement à sentir la naphtaline. D’autant plus que le réalisateur ne peut s’empêcher de mettre en scène des personnages tous plus caricaturaux les uns que les autres. Il y a le pilote tête brûlée à qui tout réussit, l’autre, dont le courage n’est plus à prouver et qui suscite l’admiration des autres… Il ne manque plus que celui qui se sacrifie pour sauver un petit jeune et la boucle est bouclée…. Ah ben si, il y est aussi !
Pourtant, le scénario de Wes Tooke (Colony), partait sur de bonnes bases, puisque, selon ses dires, tout ce qu’il se passe dans le film est avéré. Et il est vrai que, sans être remarquable, toujours autant de manque de subtilité dans le propos, le scénario s’échine à mettre en lumière, un maximum d’intervenants dans cette bataille importante dans l’esprit des américains. Ainsi, les services de Rochefort sont largement mis en avant, autant que ceux d’Edwyn Layton, qui fut le premier à émettre des doutes sur les conclusions des services de renseignements. Un scénario, nous l’aurons vite compris, qui veut mettre en lumière les héros de l’Amérique, mais oublie tout de même d’appuyer sur la mauvaise politique de Roosevelt dans la débâcle de Pearl Harbor.
Pour finir, impossible de ne pas parler de la distribution, qui se perd parfois dans la caricature, à commencer par Ed Skrein que l’on avait pu voir dans « Alita : Battle Angel » ou « Maléfique : Le pouvoir du mal », qui n’a jamais été aussi mal à sa place que dans ce film. L’acteur caricature son personnage et devient très rapidement usant. Alors qu’en face : Woody Harrelson (Tueurs nés), et Dennis Quaid (L’étoffe des Héros) semblent plus effacés pour mieux laisser la lumière à la jeune génération qui ne profite pas de l’occasion pour briller.