L'histoire :
Une jeune ingénieur "lanceur d'alerte" contacte les Charlie's Angels pour les avertir sur la dangerosité d'une nouvelle technologie sur le point de tomber entre de mauvaises mains.
Critique
Les Drôles de Dames ont connu leur adaptation cinéma en 2000 et sa suite en 2003. Les films ne se prenaient pas au sérieux et offraient un déluge de scènes d'action et de cascades invraisemblables; de quoi passer une bonne soirée entre amis.
Alors que personne ne réclamait une suite ou un reboot; voici les nouvelles Drôles de Dames version 2019, (qui gardent leur titre en VO Charlie's Angels). Comme personne ne le réclamait, par conséquent, presque personne ne s'est rendu dans les salles pour le voir. La réalisatrice et actrice Elizabeth Banks explique que c'est à cause des spectateurs hommes sexistes que le film a fait un flop. Vous l'aurez compris, ce Charlie's Angels post MeToo est très engagé politiquement. Et cela de manière très peu subtile; dès les premières répliques du film où l'une des Angels est confrontée à un méchant qui a des opinions très machistes sur le rôle de la femme et qui se fera remettre à sa place verbalement et physiquement. Et des dialogues et situations du même type se répéteront tout le long du film pour les spectateurs qui n'auraient pas encore compris le message: les femmes sont fortes, indépendantes, et les hommes des harceleurs, macho et toxiques, donc méchants (voir la scène d'entretien d'embauche du début du film).
Les Charlie's Angels ne sont pourtant pas les précurseurs ni les dernières à se lancer dans ce combat poilitique; puisqu'il y a eu les Ghosbusters, Terminator Dark Fate, la série Batwoman et les derniers Star Wars. Quelle révolution, quelle avancée sociale et culturelle pensent les équipes derrière ces projets. Ils ont juste oublié qu'avant eux, le cinéma offrait déjà des personnages féminins forts et indépendants dans des films de meilleure qualité comme Ripley dans Alien, Sarah Connor dans Terminator, Thelma et Louise, Clarice Sterling dans le Silence des agneaux, Kill Bill, Jackie Brown, Million Dollar Baby, Millenium... Et des films de qualité moindre comme Nikita, Le cinquième élément, Tomraider, Salt, Underworld, Resident Evil...
Les scénaristes et la réalisatrice sont tellement concentrés sur l'aspect politique qu'ils oublient totalement l'histoire, le rythme et les personnages. L'intrigue et les situations sont celles qu'on retrouve dans les centaines de films d'action et d'espionnage; surtout Mission Impossible (la réalisatrice en fait référence dans les bonus). Les personnages sont caricaturaux, les gentils sont des femmes, et les méchants et traîtres sont des hommes, de préférence âgés ou avec un défaut physique (voir la dentition du personnage de Fleming, PDG machiste et qui pratique des attouchements physiques pendant un entretien d'embauche). Les rares hommes qui sont du bon côté sont jeunes, végétariens et pratiquent le yoga.
Les scènes d'action sont dépourvues d'excitation et de tensions, avec des effets numériques et des doublures trop visibles. La B.O est remarquablement quelconque excepté à deux moments du film où on peut entendre brièvement le générique de la série TV.
Le casting se permet la présence de Patrick Stewart, qui est irréprochable mais l'écriture et son temps de présence réduit à l'écran ne lui permettent pas de s'exprimer. Elizabeth Banks et Naomie Scott sont fades malgré des rôles importants. Djimoun Hounsou a un rôle anecdotique. La vrai bonne surprise vient de Kristen Stewart qui offre une performance moins monolithique que d'habitude.
Conclusion
En voulant faire de la politique avec un film, l'équipe de Charlie's Angels oublie de faire un film tout simplement. Tout comme les autres films post #MeToo, ce fut un échec total au Box Office, car ils excluent une partie du public, et même le public pour qui ces films sont destinés ne s'est pas rendu en salle pour les voir.