Thérapeute à succès sur le point de publier son premier livre, Grace Sachs a un mari aimant et un fils qui fréquente une école privée de prestige. Mais soudain, avec une mort violente, un mari qui disparaît et de terribles révélations concernant celui qu'elle pensait connaître, sa vie bascule.
Il y a des associations qui ne trompent pas : D’abord une réalisatrice multirécompensée, puis un producteur aux succès jamais démenti et deux acteurs majeurs de la télé et du cinéma. C’est la recette gagnante de « The Undoing » de Susanne Bier (The Night Manager), produite par David E. Kelley (Big Little Lies) avec Nicole Kidman (Moulin Rouge) et Hugh Grant (Love Actually). Car cette série qui compte aussi parmi ses participants l’immense Donald Sutherland (M.A.S.H.) ou encore Edgar Ramirez (Zero Dark Thirty).
L’intrigue est intéressante puisqu’elle s’amuse à brouiller les pistes sur la base d’une intrigue assez commune : Une femme est retrouvée morte, le mari d’une autre disparait et devient le principal suspect et la femme de ce dernier apprend que sa vie n’était pas ce qu’elle pensait être. Mais voilà David E. Kelley ; le producteur derrière : « Ally Mc Beal », « Chicago Hope » ou encore dernièrement « Big Sky » sait manipuler son audience et utiliser les failles de ses personnages.
Librement inspirée, en partie (Les deux premiers épisodes), du roman de Jean Hanff Korelitz : « You Should Have Known (Les premières impressions) », la série est portée par la mise en scène de Susan Brier très classique, mais surtout très en phase avec son sujet, avec des ambiances soignées, qui mettent en lumière chacun des étapes de l’intrigue. Chaque environnement baigne dans une couleur qui porte les personnages et les plonge dans un contexte spécifique. Des couleurs sombres ou froide pour ce qui entoure la demeure du père en opposition avec les teintes plus chaude lorsque Grace se sent en sécurité. Puis soudain des gris qui donnent une sensation de noir et blanc lorsque son monde s’écroule. Tout est soigné, millimétré et flotte dans une sorte de montage subtile, presque aristocratique où les corps semblent se déplacer comme dans une chorégraphie.
Et bien sûr, il y a la qualité de l’interprétation de Nicole Kidman et de Hugh Grant. L’actrice continue de cultiver ses personnages, qui parlent tout en douceur et pénètrent de son regard hypnotique le cœur des spectateurs. La comédienne est tout simplement envoutante dans un jeu subtilement maitrisé, dans lequel elle mêle avec une aisance remarquable : La compassion, l’amour, le doute, la colère et la peur. Face à elle, Hugh Grant change de registre et passe de la comédie romantique à un personnage plus, plus en nuances. Fini les hommes sympathiquement sarcastiques, ici, il joue un homme qui doit prouver sa culpabilité tout en agissant de façon douteuse. L’acteur est brillant et montre, enfin une nouvelle palette de son talent.
En conclusion, « The Undoing » est une fois de plus une réussite de son producteur, qui a su fédérer tout une équipe autour d’un sujet et l’amener à le transcender. La série est passionnante, magnifiquement réalisée et incroyablement jouée par des acteurs en phase et déterminés à montrer toutes les qualités de leurs jeux. A voir