Wonder Woman 1984

Catégorie
Cinéma
Genre
Pays
USA
Date de sortie
09/04/2021
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
Amaray
Producteurs
Charles Roven, Deborah Snyder, Zack Snyder
Scénaristes
Patty Jenkins, Geoff Johns, Dave Callaham
Compositeur
Hans Zimmer
Editeur
Edition
Standard
DureeFilm
152
Support
Critique de Guillaume Simon

L'histoire

Le temps a passé pour Diana Prince aka Wonder Woman, mais, même des décennies après sa disparition elle n'a toujours pas oublié Steve Trevor, son unique amour. Quand sa route croise alors celle d'une mystérieuse pierre sensée exhausser les vœux les plus chers, convoitée par Maxwell Lord, un homme d'affaire charismatique, elle ne résiste pas à l'utiliser. Elle devra faire face à des conséquences inattendues impliquant rien de moins que l’avenir du monde entier.

Critique subjective

Largement à la traine d'un strict point de vue commercial si on le compare au MCU, le DCEU peine décidément à se trouver depuis la fin de la saga du Batman de Christopher Nolan et l'avènement de la formule Marvel qui, si elle ne cesse de ne plus nous surprendre, continue d'enchainer les succès à un rythme métronomique malgré la qualité toute discutable de ses produits qui vont du bon au scandaleux en passant le plus souvent par le vite vu vite oublié.

Warner avait à l'origine avec DC l'intention première de lever le niveau de quelques crans, et de proposer des spectacles plus adultes mais aussi plus qualitatifs, et au début cela marchait plutôt bien. Zach Snyder aura su redonner ses lettres de noblesse au personnage de Superman, sa suite, L'aube de la justice étant tout aussi bon (du moins dans sa version longue, la version cinéma étant charcutée et remontée en dépit du bon sens). Mais très vite, les choses dérapèrent. Il est certain que faire des box office à 600 millions alors que le voisin tape dans le milliard même les jours de petite forme ça peut laisser rager tout producteur qui respecte son bilan fiscal. La copie fut donc rapidement revue, non pas par des cinéastes, mais par un service marketing.

On ajoute de l'humour, on enlève tout ce sérieux qui plombe tout le monde, on éclaire un peu tout ça, on met de la couleur, des gags et on connecte tous les films les uns aux autres comme les copains... cela ne pouvait que fonctionner non ? Résultat, quelques purges atomiques (Suicide squad, Birds of prey, Justice League Whedon edition...), mais aussi de bonnes surprises pour ceux qui s'émancipaient de ce cahier des charges (Joker, le très fun, dans le bon sens du terme, Aquaman ou encore la récente et miraculée Justice League Snyder's Cut). Wonder Woman est de ceux-là. Tout en y retrouvant encore quelques traces subsistantes de la vision globale de Zach Snyder pour le DCEU (les protagonistes de sont pas de simple super-héros à la mode, mais des dieux parmi les hommes, et sont traités comme tel scénaristiquement), on y retrouvait également une couche d'humour même pas lourdingue. Le tout était bien exécuté, divertissant, ambitieux, plaisant, et à un dieu à moustache en guise de boss final près, on tenait une adaptation des plus réussies. Le succès étant largement au rendez-vous, la suite était inévitable.

Wonder Woman 1984 donc, sans être l’aberration filmique dénoncée ici ou là, aura donc oublié une partie de ce qui faisait le sel du premier épisode et se situe globalement à mis chemin des deux catégories sus-citées. S'enfonçant un peu plus dans la gaudriole, le film, lardé de nombreux défauts, lorgne lui aussi sur un côté comique qui n'en a que le nom. Les moments les plus faibles étant les tentatives de "Marvelisation" qui décidément ne vont ni au personnage, ni à l'univers. Plus gênant encore, la logique interne est mise à mal durant plusieurs moments du film. Comment fonctionne la pierre ? Cela dépend des gens... pourquoi ? On ne sait pas. Pourquoi Steve Trevor revient-il dans le corps d'un autre ? Cela n'est jamais expliqué. Comment le film peut-il, en 1984 donc, se conclure sur une véritable apocalypse sans que celui-ci soit à nouveau mentionné dans les autres films se déroulant de nos jours ? Visiblement nos héros ont la mémoire courte. Pris de manière isolés, ces couacs scénaristiques sont des détails, parfois très gênants tout de même, mais mis bout à bout on a un film tout simplement incohérent.

Patty Jenkins nous propos ainsi une intrigue paresseuse à base de pierre magique sortie de nul part qui n'a pour seul prétexte de trouver un moyen de ramener le personnage de Steve Trevor, s'embourbant dans un arc scénaristique des plus maladroits sur sa possession du corps d'un autre (dont le film se fout éperdument) au point d'utiliser littéralement son corps sans son consentement afin de concrétiser charnellement les retrouvailles de Dana et Steve. On imagine pas ce genre d'intrigue avec sexes inversés...

Le film s’attardera plus volontiers sur les personnages antagonistes dont Ann Minvera, qui occupe le rôle ultra-cliché de la copine moche avec des lunettes qui une fois relookée fait tomber tous les hommes autour d'elle. Second "méchant" du film, avide de reconnaissance, elle devient plus tard grâce à la pierre Cheetah (rien à voir avec le chimpanzé de Tarzan), histoire de coller un méchant à notre Wonder Woman et d'assurer un combat. Car un film sans "bataille finale", est-ce vraiment possible ? On dirait que non. Mais c'est l'autre bad guy qui retient au final notre attention. Pedro Pascal dans le rôle de Maxwell Lord est en roue libre la moitié du temps, il s'amuse et nous amuse. Golden boy typique des années 80, winner pathétique attaché avant tout aux apparences prônant la réussite et la recherche perpétuelle d'un plus, il est le personnage le plus intéressant du film et s'offre les meilleures scènes.

Plastiquement, le film est plutôt une réussite, en dépit de certains designs douteux (Cheetah qui semble tout droit sortir d'une scène coupée de Cats). Patty Jenkins de son côté fait le job, sans génie mais sans grosses fausses notes non plus. On a ici une réalisation sans identité propre mais qui remplit son office. Ce qui sauve enfin le film au final, c'est qu'on ne s'ennuie pas. Le rythme est plutôt bon et c'est un véritable miracle car, avec plus de 2h30 au compteur il a aussi ses ventres mous. L'ambition n'est plus là mais le divertissement tient la route, si tant est qu'on peut oublier la déception de voir la suite d'un film réussi s'éloigner ainsi de son modèle.

 

En conclusion

Wonder Woman 1984 n'a plus grand chose à voir avec Wonder Woman premier du nom, qui présentait une figure héroïque quasi divine dans un univers plus sérieux et sombre. Ici tout, est plus simple, basique (et donc décevant). Wonder Woman est présentée et considérée comme un objet de pop culture (le fait que le film prenne place dans la très à la mode décennie des 80's n'aidant en rien). Sans ambition autre que celle d'être un divertissement marvelisé, le film réussit le principal et sauve les meubles, il divertit. En ces temps difficiles aussi pour le cinéma dont les sorties se font au compte goute, on se retrouve pris d'une indulgence coupable pour ce film pas très bon mais qui permet tout de même passer un moment pas désagréable.

 

Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
2.40:1
Sans surprises, l'image est d'une grande tenue, sans toutefois être exceptionnelle. Les couleurs sont éclatantes et la définition sans faille. Tout au plus pourra t-on regretter un gran parfois un peu trop visible.
Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Anglais
Non
Non
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Français
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Que ce soit en VO ou en VF, le film assure le spectacle. Même si les scènes d'action sont finalement assez peu nombreuses, elles sont percutantes. Le dynamique générale du film est quand à elle des plus solides.
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 92 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage

Le Blu-ray est plutôt bien garni en terme de suppléments, le plus intéressant étant logiquement le making-of qui permet d'en savoir un peu plus sur le tournage. Intéressant également, le reportage consacré à la jeune actrice incarnant Diana, deux études de scènes (le centre commercial, par ailleurs une des meilleures scènes du film dont le style lorgne, autant faire que peu, sur Sam Raimi, et la poursuite sur route) ou encore la featurette consacrée aux amazones.

Bien moins passionnant sont les différents modules gags, Gadot et Wiig s'amusent sur le tournage, l'infomércial de Max Lord en version trop longue et autre bêtisier et vidéos de moins de 2 minutes).