Bruce Wayne est déterminé à faire en sorte que le sacrifice ultime de Superman ne soit pas vain. Pour cela, avec l'aide de Diana Prince, il met en place un plan pour recruter une équipe de métahumains afin de protéger le monde d'une menace apocalyptique imminente. La tâche s'avère plus difficile que Bruce ne l'imaginait, car chacune des recrues doit faire face aux démons de son passé et les surpasser pour se rassembler et former une ligue de héros sans précédent. Désormais unis, Batman, Wonder Woman, Aquaman, Cyborg et Flash réussiront-ils à sauver la planète de Steppenwolf, DeSaad, Darkseid et de leurs terribles intentions ?
« Justice League », ce fut d’abord et avant tout, le final voulu par Zack Snyder d’une trilogie qu’il voulait imprimée de son style et de sa signature. Seulement voilà, alors qu’il avait tourné les trois quarts de son film, sa fille Autumn mit fin à ses jours. Le réalisateur quitta alors le tournage, et fut remplacé par Joss Whedon qui avait précédemment travaillé sur des séries telles que « Buffy et les Vampires » ou encore « Marvel : Agents of Shield ». Le remplaçant modifia certains passages du scénario et fit un montage, plus proche de sa vision à lui que de celle de Snyder. Le résultat ne se fit pas attendre, la sanction fut lourde et l’échec (Tout est relatif quand même !) du film laissa un goût amer au studio et aux fans. Cas d’école dans l’histoire du cinéma international, ces derniers se mobilisèrent, hurlant à l’affront, estimant que Whedon avait trahi Zack Snyder et demandèrent que ce dernier fasse un montage de ce qu’il voulait présenter au public.
L’appel fut entendu, et trois ans plus tard, Zack Snyder nous propose sa version de « Justice League ». A l’arrivée, une narration plus aérée et une empreinte du réalisateur, particulièrement du drame qu’il a traversé. Le film est dédié à sa fille, et une intrigue qui met en avant les difficultés que les héros peuvent avoir peuvent avoir avec leurs pères. Une vision sombre, qui montre le besoin de reconnaissance que chacun à besoin de trouver dans le regard de leurs pères. C’est évidemment le cas avec Barry Allen (Flash), ça l’est évidemment avec Victor Stone (Cyborg), bien que ce dernier reproche à son père de lui avoir sauvé la vie. Superman n’est pas en manque non plus, mais celui qui matérialise le plus ce problème de reconnaissance c’est naturellement Arthur Curry (Aquaman).
On l’aura donc, bien compris, « Justice League » se retrouve par la force des choses, un miroir de l’état d’esprit de son réalisateur. Mais voilà, cela ne masque pas les défauts du film, à commencer par le style Snyder, surchargé en CGI, en abus de ralentis et de stylisations en tout genre. De la même façon que dans « Batman Vs Superman », les héros arrivent toujours de la même manière : Wonder Woman débarque toujours en sautant et fait sauter plusieurs morceaux de bétons, Superman flotte dans les airs, comme une divinité qui arrive des cieux (Snyder traite le personnage comme une sorte de dieu vivant). Lorsque Flash utilise son pouvoir, la scène se met au ralenti, la première fois, dans le film, semble directement pompée sur « Vif Argent » dans « X-Men ». A la différence que chez Marvel, ce ralenti n’est utilisé qu’une seule fois. Alors que dans « Justice League », la scène se répète à chaque fois. Et c’est cette utilisation permanente des ralentis qui vient également alourdir l’ensemble : Wonder Woman défend des écoliers pris en otage, lorsque le méchant tire, la balle sort et touche l’héroïne au ralenti. Superman débarque, et bien au ralenti et ainsi de suite, pendant 3h52.
Même constat avec les personnages. Si Wonder Woman s’en sort plutôt bien, Ben Affleck confirme qu’il n’est absolument pas taillé pour le rôle, même si sa carrure démesurément épaisse pour le personnage, pouvait laisser le penser, l’acteur est complètement effacé et ne parvient jamais à s’imposer. Ezra Miller, qui avait brillé dans « We need to talk about Kevin » incarne ici, un Barry Allen, à hurler de désespoir tant il est irritant, pénible et sans intérêt, frisant même le ridicule dans cette sorte de photo de famille finale aussi mal mise en scène que mal amenée. Pour finir, Jason Momoa, se retrouve à incarner un Aquaman dénué de charisme et au sens de l’humour assez bas de plafond.
Sur 3h52 de film, Zack Snyder tente de nous embarquer dans sa vision, et même si l’intention est là, et que son film est beaucoup moins confus que la version de Joss Whedon, il n’y a pas de quoi crier au génie tant le matériel de base ne parvient toujours pas à sauver du naufrage un bateau qui avait commencé à prendre l’eau avec « Man of Steel ». Les fans du réalisateur seront satisfaits d’avoir eu gain de cause, mais malheureusement, « Justice League » n’arrive toujours à se hisser au niveau de Christopher Nolan. Trop d’effets de style, trop de ralentis et des personnages ou des acteurs en dessous de leur forme, auront eu raison d’une licence qui n’arrive pas à trouver sa place.
Second avis de Simon Volant sur la version double Blu-Ray :
Malgré de bonnes choses par rapport à la précédente édition, «Justice League 2021» ne restera pas plus dans les mémoires. Même si le format d’image 4:3 est bien exploité, il reste une coquetterie du réalisateur pour différencier SA version. Sur certaines scènes, on a voudrait bien voir plus large pour profiter du travail dans les décors.
Si certains personnages prennent plus d’épaisseur, les acteurs restent sous-exploités et ne dégagent pas grand-chose.
La scène d’ouverture avec l’attaque des amazones est une bouillie numérique tant certains effets spéciaux sont bâclés (un point commun avec WW84). Heureusement, la nouvelle tonalité plus froide du film est bienvenue. Le méchant de service de cette nouvelle version est bien mieux réussi dans cette édition.
La nouvelle bande originale est une soupe assez insipide avec les «la la la» à chaque passage de Wonder Woman à l’écran. Okay une fois voire deux, mais ensuite, cela en devient juste ridicule.
Le film est long, trop long. Pourquoi passe Superman 30 minutes à bavasser avec Lois au lieu de sauver le monde ? Une version 2 h 30-3H était tout à fait jouable d’autant que je m’interroge sur l’intérêt des nouvelles scènes finales ? Une bande-annonce pour une prochaine production ? Pour mettre la pression sur le studio en mettant l’eau à la bouche des fans ?
J’avais coté la v1 à 2/5, je reste sur cette note pour ce remix.