Nick Curran, inspecteur de police à San Francisco, enquête sur le meurtre d'une star du rock, Johnny Boz, tué de trente et un coups de pic à glace par une inconnue alors qu'il faisait l'amour. Nick apprend que le chanteur fréquentait Catherine Tramell, riche et brillante romanciere. Au cours de son enquête, il s'apercoit que les parents de Catherine sont morts dans un accident suspect, que son professeur de psychologie a été assassiné dix ans plus tôt à coups de pic à glace et qu'enfin, une de ses meilleures amies a, en 1956, tué ses trois enfants et son mari.
Nous sommes en 1992, le monde est en train de changer, le XXème siècle est entré dans sa dernière décennie, Disneyland Paris vient d’ouvrir ses portes, et le monde du cinéma pleure l’une de ses stars les plus emblématiques : Marlène Dietrich. Mais lorsqu’une star s’éteint une autre apparait, et pas des moindres : Sharon Stone. A 34 ans l’actrice na pas encore brillé réellement et mis à part des prestations remarquées dans des films sans grand intérêt comme : « Allan Quatermain et les mines du roi Salomon » (1984) de Jack Lee Thompson et sa suite une année plus tard, sa carrière semble prendre du temps pour décoller. Pourtant en 1990, son destin va prendre un virage décisif, lorsqu’elle va être prise pour interpréter le rôle de Lori dans un film de Science-Fiction avec la superstar du moment : Arnold Schwarzenegger. Sous la direction d’un réalisateur hollandais : Paul Verhoeven, Sharon Stone, ne le sait pas encore, mais ce rôle va changer sa vie.
Car le réalisateur Hollandais qui fit ses premiers pas à Hollywood avec « La Chair et le Sang » (1985), un film médiéval sulfureux, qui va instaurer sa signature et son style, a remarqué l’actrice et apprécie ses qualités d’interprétation autant que sa plastique. Il est alors déterminé à lui faire interpréter le rôle principal de son prochain film : « Basic Instinct » et ce, malgré les réticences de son producteur et acteur principal : Michael Douglas. Car l’acteur a bien d’autres actrices en tête (Michelle Pfeiffer, Kim Basinger et autres Geena Davis) et n’est pas persuadé par les premiers essais de la comédienne. Pourtant après moult rebondissements, un peu à l’image du scénario écrit par Joe Eszterhas, a qui l’on devait déjà « Flashdance » (Adrian Lyne (19836)), « Basic Instinct » tient son casting principal et le tournage peut démarrer.
Paul Verhoeven créera la surprise autant que l scandale lors de sa présentation à Cannes et fera rentrer certaines scènes de son film au Panthéon des extraits cultes, à l’instar de l’interrogatoire de Catherine Tramell, où la jeune femme décroise les jambes dans un mouvement délicat laissant entrevoir l’espace de quelques instants qu’elle ne porte pas de culotte. Une scène que l’actrice ne pensait pas voir dans le film, mais qui la fit devenir instantanément sex-symbol international. Outre l’aspect sulfureux du film, « Basic Instinct » est avant tout un hommage de son réalisateur à Alfred Hitchcock, tant le film fourmille de clin d’œil au maitre, des balades en voitures le long des côtes, les regards dans les rétroviseurs ou encore les tenues de l’actrice qui ne sont pas sans rappeler celles que l’on pouvait voir certaines grandes œuvres d’Hitchcock.
Physiques et intenses les prestations des deux acteurs principaux sont remarquables et plonge littéralement le spectateur dans des instants de tensions et d’érotisme qui ouvriront la porte à un type de film, dont le segment finira par s’essouffler de lui-même, tant la barre est placée haute dans « Basic Instinct » avec un scénario solide qui sait utiliser ses personnages et sa sensualité pour servir son intrigue et non l’inverse. Dans « Basic Instinct », si l’attraction que ressent Nick Curran envers Catherine Tramell n’est pas forcément bien amené, c’est la relation qui s’opère avec tous les autres personnages qui va participer à créer cette ambiance érotique et violente, où rien ne semble être réellement ce qu’il devrait être. Jusqu’à la conclusion qui amènera le débat, bien après la fin du générique.