Dans un futur proche, les femmes ont disparu. Le monde de Todd Hewitt n’est habité que par des hommes, et tous sont soumis au Bruit, une mystérieuse force qui révèle leurs pensées et permet à chacun de connaître celles des autres. Lorsqu’une jeune femme, Viola, atterrit en catastrophe sur cette planète, elle s’y retrouve en grand danger… Todd jure de la protéger, mais pour réussir, il va devoir révéler sa force intérieure et percer les sombres secrets qui étouffent son monde…
Le réalisateur de « Edge of Tomorrow » et « La mémoire dans la peau » reprend le flambeau abandonné par Robert Zemeckis (Il reste tout de même producteur) de ce succès de la science-fiction contemporaine. « Chaos Walking », la saga littéraire, est composée de 3 Volumes, dont le premier : « La voix du couteau » servit de base au scénario écrit par Patrick Ness à qui l’on doit, notamment « Quelques minutes après minuit » (2017), et Christopher D. Ford qui travailla, quant à lui, sur « Spider-Man Homecoming » en 2017 également. Les deux hommes travaillèrent d’arrache-pied pour pouvoir donner un sens narratif et visuel à cette aventure. La course aux nouvelles licences pouvant remplacer les plus « Bankable » comme « Hunger Games » ou « Twilight » , étant toujours de mise dans les couloirs d’Hollywood.
Seulement dans un contexte où la Mecque du cinéma cherche encore et toujours à faire des profits en tentant de transformer des succès en littéraire succès cinématographique sans se soucier d’une véritable cohérence entre lecteurs et spectateurs, vient piper les dés de manière quasi systématique. Car le regard des studios se trouve diriger dans la mauvaise direction et les réalisateurs et scénaristes se retrouvent souvent aux prises avec des financiers bien en mal de pouvoir donner un avis artistique solide. « Chaos Walking » en est un nouvel exemple. Il y eut d’abord un film construit sur des idées, sur une base solide, mais que des projections tests ont tellement descendus qu’il fut charcuté, « reshooté », pour en devenir un film, au final assez fade.
Il y a d’abord cette idée des pensées masculine audible de tout un chacun et que le héros essaye de maitriser. C’est une excellente trouvaille sur le papier, dans un roman, mais sur grand écran cela n’est pas une sinécure, car ce principe vient troubler le spectateur qui doit redoubler d’effort pour comprendre ce qu’il se dit dans la scène. C’est là que la mise en scène méritait un peu plus de subtilité de manière à rendre ce handicap plus léger. Mais voilà sans trop prévenir, le réalisateur décide parfois de brouiller les cartes en lui donnant une autre signification, les raccourcis scénaristiques deviennent rapidement pesant, tant ils ne participent pas à fluidifier l’ensemble. Du coup le spectateur se retrouve un peu sur le carreaux et a bien du mal à aller au bout de son aventure.
Et même si la fraicheur de jeu du duo Daisy Ridley (Star Wars : Le réveil de la force) et Tom Holland (Spider-Man : Homecoming) fonctionne tout de même. Les deux acteurs semblent bien s’entendre et chacun sait parfaitement maitriser les curseurs de la nuance dans les différentes palettes d’émotions. Tout cela ne parvient pas à sauver ce film qui, même s’il se regarde sans trop sourciller ne doit son salut qu’à de trop rare moment de grâce. Les fans des deux acteurs vont y trouver leur compte certainement, mais seront plutôt impatient de les retrouver dans de nouvelles aventures, mieux maitrisées. Aucune information sur une éventuelle suite à venir, et si cela était le cas espérons que l’équipe créatrice saura relever le niveau et apprendre des erreurs passées.