Henry, portrait d'un serial killer

Catégorie
Cinéma
Titre Original
Henry: Portrait of a Serial Killer
Pays
USA
Date de sortie
17/09/2021
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
Amaray
Producteurs
Lisa Dedmond, Steven A. Jones, John McNaughton
Scénaristes
Richard Fire, John McNaughton
Compositeur
Ken Hale, Steven A. Jones, Robert McNaughton
Editeur
Edition
Standard
DureeFilm
83
Support
Critique de Guillaume Simon

Critique subjective

Dans son quotidien, Henry est un anonyme. Ni sympathique ni antipathique, il passe inaperçu au sein d'une société qui l'ignore totalement. Henry cache également une facette de sa personnalité. Il tue. Indifféremment du sexe, de l'âge. C'est pour lui un acte banal, indispensable à son équilibre.

 

Critique subjective

John McNaughton a ceci de commun avec Tobe Hooper : un premier film réalisé avec très peu de moyens mais qui aura choqué et marqué sans qu'il ne parvienne, dans la suite de sa carrière, à retrouver cet état de grâce momentané. C'est à la faveur d'une commande des plus simples (un petit budget pour un film d'horreur avec une totale liberté d'action) que McNaughton transgressa allégrement le cahier des charges imposé. En effet, pas d’horreur au sens strict du terme dans Henry. Le réalisateur préféra s'attarder sur l'histoire d'un tueur en série bien réel, s'en inspirant librement pour livrer ce qui reste à ce jour comme l'un des films les plus radicaux sur le sujet. Le tueur en série au cinéma est le plus souvent représenté de façon hollywoodienne et irréaliste, rien de tout cela ici. Tout est montré de la façon la plus crue. Format 4/3, image granuleuse, tout est fait pour renforcer l'aspect documentaire et accentuer le malaise auprès du spectateur.

Malgré ses qualités évidentes de réalisation, Henry ne serait rien sans ses acteurs, et à ce titre les trois acteurs principaux (et quasi uniques, le reste n'étant que des rôles courts) sont extraordinaires. Michael Rooker, dans le rôle titre, excelle. Tour à tour charmant et terrifiant il incarne parfaitement cette personnalité psychopathe et manipulatrice dont on ne sais jamais s'il ment ou non, pouvant passer d'un moment où il est calme et poli à une folie meurtrière en l'espace de quelques secondes. Tom Towles et Tracy Arnold, qui n'auront pas eu la même carrière qu'un Rooker qui encore aujourd'hui enchaine les rôles, aussi bien dans les films indépendants, les séries TV ou les blockbusters) sont également excellents.

Le film fit scandale à l'époque de sa sortie et on peut aisément le comprendre. Les personnages sont absolument odieux, leurs meurtres sont montrés hors-champs ou avec très peu d'effets, renforçant leur impact et font montre d'une panoplie de perversions terribles (notamment au détour d'une scène - suggérée - de nécrophilie). On peut dire que le film n'y va pas avec le dos de la cuillère. Le film n'a qu'un fil conducteur assez mince, le but étant de nous faire suivre le quotidien banal - pour lui - de Henry. Le monde dans lequel évolue Henry est également présenté de la plus noire des façons où tout y est misère. Misère sociale, misère financière, misère affective, misère sexuelle, misère intellectuelle. Henry, Otis et Becky habite un appartement crasseux, vivants difficilement de petits boulots dans un quotidien morne. Même si des personnages gravitent autour de lui (Becky, montrée comme l’incarnation de l'innocence naïve, et Otis, suiveur de Henry dans ses crimes), ils ne sont que des compagnons momentanés destinés à être utilisés jusqu'à ce qu'Henry, éternel solitaire, passe à autre chose de la plus radicale des façons. Le film se garde bien de donner la moindre explication (mis à part au détour d'une scène où Henry manipule et change l'histoire selon son interlocuteur) et encore moins une rédemption pour le personnage. Il présente un état de fait, au spectateur d'en tirer ses propres conclusion.

 

En conclusion

Œuvre dérangeante, Henry : portrait of a serial killer conserve son aura malgré les années qui passent. Loin des clichés inhérents à ce type de film, Henry est un classique du genre et laisse un impact durable sur son spectateur.

Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
1.37:1
Fidèle à l'aspect cinéma vérité voulu par ses auteurs, Henry n'a évidemment pas les atours d'une grosse production. Format 4/3, grain très présent, définition variable. Pourtant on aura jamais vu le film dans des conditions si optimale. Le remaster 4k fait des miracles notamment au niveau des couleurs. Une image qui restitue en beauté toute la laideur du film en somme.
Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Anglais
Non
Non
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Anglais
Non
Non
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Français
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne

La version française se présente dans un mono d'origine des plus plats, mais son plus gros défaut reste les imprécisions de traduction qui nuisent à la compréhension générale en allant parfois carrément à contre pied de la version originale (comme par exemple l'ajout de l'ultime réplique du film, absente de la VO et qui modifie considérablement le sens même de la fin).

On préférera donc d'autant plus la VO DTS-HD Master Audio 5.1 qui, sans en faire trop, donne une nouvelle dynamique la la bande sonore du film renforçant son ambiance oppressante.

Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 145 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage

Henry se présente ici dans une nouvelle édition riche en suppléments, entre originaux et pièces rapportées des anciennes éditions. Qualité et quantité vont de pair.

- Entretien avec John McNaughton : Un entretien riche en informations datant de 1998 retrouvé et inclus spécialement pour cette édition. Le réalisateur revient sur le film, sa genèse et ses intentions.

- Portrait : le making-of de Henry : Dans ce documentaire une grande partie du casting et de l'équipe technique du film revient sur sa fabrication, son casting, son tournage. Le tout regorge d'anecdotes et se révèle aussi complet qu'intéressant même si parfois redondant avec les autres suppléments.

- Tour d'horizon : entretien avec John McNaughton : Un second entretien, plus récent, avec le réalisateur qui revient cette fois sur ses débuts et l'ensemble de sa carrière, révélant quelques faits peu connus (dont sa participation au film de Martin Scorsese Les nerfs à vifs).

- C'est toi... ou eux : entretien avec Joe Coleman : Joe Coleman est l'artiste qui à réalisé la jaquette de cette édition. Un personnage pour le moins particulier qui nous parle ici de sa passion pour le film.

- Scènes coupées et chutes : 21 minutes de scènes coupées, alternatives ou ratées commentées par John McNaughton. Il faut bien avouer que la grande majorité de celles-ci ont été coupées à bon escient. L'ensemble reste tout de même une curiosité qui vaut le coup d’œil.