Béa, Thomas et les lapins forment désormais une famille recomposée, mais Pierre a beau faire tout son possible, il ne semble parvenir à se débarrasser de la réputation de voyou qui lui colle à la peau (de lapin). S'aventurant hors du potager, Pierre découvre un monde dans lequel ses menus délits sont appréciés, mais quand sa famille risque tout pour partir à sa recherche, Pierre doit choisir quel genre de lapin il veut être.
Pour sa première adaptation cinématographique, l’œuvre de Beatrix Potter s’offrait un départ tonitruant avec « Pierre Lapin », son plus grand best-Seller, paru en 1902 et vendu à plus de 45 millions d’exemplaires dans le monde. L’histoire de ce lapin peu ordinaire qui se tient sur deux pattes et porte une veste bleue a su séduire les petits et les parents heureux de pouvoir raconter une histoire simple, et pourtant beaucoup plus complexe qu’il n‘y parait. Car « Pierre Lapin », malgré un âge avancé (116 ans !) n’en demeure pas moins une œuvre qui parle de la place de l’homme dans la nature et son impact sur la faune et la flore environnante.
Fidèle au roman de l’auteur, le premier film « Pierre Lapin » ne manquait pourtant pas d‘adapter son discours pour paraitre moins retro, moins déconnecté de la réalité. L’action, du même coup se situait de nos jours, du moins lorsque l’action se situait en ville, mais devenait intemporelle lorsqu’elle se situait en pleine campagne. Le Réalisateur Will Gluck (Sexe entre amis) nous invitait au cœur d’une fable sur la communion qui doit exister entre les hommes et le reste du monde animal, mais également sur l’importance de respecter notre planète et de ne pas céder à la surconsommation. Un message vite assimilé par les plus jeunes autant que par les parents qui verront dans ce film l’occasion de passer un excellent moment en famille. Car, contrairement à ce nous pourrions penser « Pierre Lapin » ne s’avérait pas être une adaptation un peu rétro aux gags faciles et convenus, non c’était bien plus fin que cela et tout le monde y trouvait son compte.
Mais voilà, une recette si elle n’est pas bien entretenue peut vite tourner à l’aigre. Et c’est exactement ce qu’il vient de se passer avec ce deuxième volume, complètement raté qui accumules scènes sans intérêt. Que ce soit celle du mariage ou encore celle du retour à la campagne. La mise en scène accumule des effets visuels, certes soignés mais qui manque terriblement de cohérence et surtout d’intérêt. Car, ici, tout est fait pour en mettre plein les yeux mais jamais suffisamment pour donner un ensemble réjouissant qui atteigne les qualités du premier opus. La faute certainement à un scénario qui manque terriblement de corps. Il faut attendre près de 45 minutes de film pour avoir l’impression de rentrer, enfin, dans une histoire qui ne soit pas une succession de scènes sans aucun intérêt. Le principe de parler du choix que doit faire Pierre pour décider de ce que sera sa vie n’arrive que trop tardivement et le spectateur, y compris le plus jeune est déjà bien lessivé d’un néant qui ne cesse d’envahir l’écran d’un bout à l’autre.
En conclusion, « Pierre Lapin 2 » est un film qui vient capitaliser sur le succès du premier. Mais voilà, le premier film qui recélait des petits bijoux d’humour venant dépoussiérer l’œuvre a perdu dans ce second volume tout ce qui faisait le charme du premier. Du coup, on se lasse très rapidement par la faute d’une mise en scène particulièrement soignée, mais pauvre en inventivité et d’un scénario aussi creux qu’un « Fortune Cookie ». Heureusement que les animaux sont trop « Cute » parce que sinon le film ne vaudrait même d’être vu.