À la frontière mexicaine, deux bandes rivales se disputent la suprématie du pays : celle du major Jackson, américain et fanatique raciste, et celle du général Rodriguez, mexicain et révolutionnaire. Un étranger, Django, traînant derrière lui un cercueil, arrive dans ce pays de désolation. Et avec lui, le vent de la violence…
Dans les années 60 et 70 le cinéma Italien fut très prolifique dans la mise en scène de films dans tous les genres, jusque là portés par les Américains : Le film d’horreur, le fantastique, le Péplum mais également et surtout le Western. Bien souvent le budget n’était pas à la hauteur de l’ambition et le résultat restait discutable. Mais certains réalisateurs poussèrent le genre à ce qu’il avait de meilleur. C’est le cas de Sergio Corbucci, qui avait « Django » parvient à hisser le genre, non seulement à ce que les &américains savaient faire dans un genre dont ils étaient proches, mais à en faire également une satire sociale.
Sergio Corbucci était un réalisateur Italien qui s’illustre dans tout ces genres, comme « Romulus et Rémus » en 1961, par exemple, péplum légendaire avec Steve Reeves et Gordon Scott. Il fit également une adaptation très inspirée de l’œuvre de Victor Hugo : « L’Homme qui rit » en 1966 avec Jean Sorel dans le rôle-titre. Réalisateur particulièrement prolifique il s’illustra dans bon nombre de ses productions et fut capable également du pire comme « Le Spécialiste » en 1969 et du meilleur avec « Django ». Un western sombre et poisseux que le réalisateur réalisa en 1966 avec Franco Nero dans le rôle-titre. Django est un étranger qui parcours la région en trainant un cercueil et se retrouve pris entre deux bandes rivales. Sur fond de western sombre, il va dépeindre une société prise en tenaille entre racisme et révolution.
Sur un scénario qu’il a signé avec son frère Bruno Corbucci et Franco Rossetti avec qui il avait déjà travaillé sur « Romulus et Remus », le réalisateur nous entraine dans une ville de l’Ouest américains, sombre, sale et boueuse. Les hommes y apparaissent manipulateurs et en lutte permanente pour le pouvoir et la domination. Finement écrit, le film se révèle beaucoup plus complexe que toute la production italienne du genre de l’époque. A travers son histoire, Corbucci, désigne une société en lutte avec ses démons et au bord du précipice révolutionnaire. Une société en recherche d’un guide ou d’un sauveur qui puisse lui permettre d’expier ses faites et de faire régner, à nouveau une certaine idée de la justice, même si celle là doit pervertir les uns ou les autres.
Pour donner corps à son héros, Sergio Corbucci, a confier le rôle à Franco Nero (La Bible), qui va signer, ici, l’une de ses plus belles prestations. Sombre, monolithique, au regard d’azur perçant, le comédien fait penser à Terence Hill, (Autre acteur Italien phare de la production Italienne) dans « Trinita », et la caméra de Corbucci qui le film à la manière d’un Sergio Léone (Il était une fois dans l’Ouest). Précis et minimaliste autant Que Charismatique, Nero signe une prestation sobre et tout autant puissante, notamment lorsqu’il se met à arroser les hommes du Major Jackson.
En conclusion, « Django » n’est pas simplement, le film qui inspira Tarantino, ; c’est avant tout, Le Film qui donna ses titres de noblesses au Western « Spaghetti », cette production Italienne particulièrement prolifique dans les années 60-70 pour le pire comme pour le meilleur. Un film sombre qui évite tous les pièges du genre et se permet d’insuffler une critique de la société.