A Londres, deux étudiants américains découvrent un homme gisant dans une station de métro. Lorsqu’ils reviennent sur les lieux avec un policier, le corps a disparu. D’autres disparitions du même genre sont intervenues récemment. Que se passe-t-il dans les entrailles du métro ? L’inspecteur Calhoun mène l’enquête.
On oublie trop souvent de le dire, mais le cinéma anglais, ne fut pas limité à la peinture sociale parfois acide, il fut également porteur de différents styles, avec une manière bien à lui de l’approcher, et un peu comme le cinéma Italien de l’époque s’est essayé au film d’horreur. Avec « Le Métro de la mort », le cas est particulier, car le réalisateur était américain, et qu’il signait son premier film avec un casting entièrement composé de comédiens anglais et tourné en Angleterre. Gary Sherman n’aura pas marqué l’histoire du cinéma, notamment par des productions assez médiocres telles que « Poltergeist 3 » en 1988 ou encore « Réincarnations » en 1981. Le réalisateur qui n’a plus rien fait de marquant au cinéma depuis 1990, signait avec « Le Métro de la mort », un scénario qu’il avait lui-même imaginé, et qui pourrait avoir influencé une certaine classe de réalisateur tels que « Massacre à la Tronçonneuse » qui vit le jour deux années plus tard en reprenant une partie des codes initiés par Sherman dans son premier film.
Pour autant, est ce que ce film est une réussite ? La réponse est : Oui et Non ! Oui car le film marque un certain style dans le genre de l’horreur et qu’il va inspirer de nombreux réalisateurs dans ce segment. Car le réalisateur semble clairement avoir voulu jouer la carte du réalisme ! Un réalisme que l’on retrouvera également chez un réalisateur Européen, 8 ans plus tard : Ruggero Deodato et son « Cannibal Holocaust ». Et comme le genre ne semble pas encore prêt à ‘ouvrir à des monstres autre que des vampires ou des démons, le réalisateur va imaginer une histoire plus sordide : Des humains dégénérés, qui ont survécus dans les entrailles du métro en se nourrissant de chair humaine.
De cette originalité scénaristique, naitra un choix visuel que l’on retrouvera chez Wes Craven (La Colline à des yeux (1977)) et Tobe Hooper (Massacre à la tronçonneuse (1974)). En effet Gary Sherman se lance dans une exploration assez glauque de la nature humaine de ces personnages dégénérés e, exposant un intérieur où les corps humains s’entassent plus ou moins entier comme dans une chambre froide. Sordide et dérangeant en même temps, le choix visuel vient contraster avec le manque de rythme et le cadrage parfois anecdotique du film. Car là où le film rate son but c’est bien dans le rythme, car à trop vouloir jouer le réalisme, le réalisateur en a oublié de garder une certaine dynamique qui puisse garder le spectateur captivé. Ce manque de rythme se ressent jusque dans le jeu des acteurs qui semblent bien embêté dans leur placement et dans leur jeu.
Et cela n’échappe pas à l’acteur chevronné qu’est Donald Pleasence. L’acteur que l’on avait déjà vu dans « Les Aventuriers du Kilimandjaro » (1966) sous la direction de Richard Thorpe ou dans le rôle du méchant iconique de James Bond : Blofeld dans « On ne vit que deux fois (1966) » de Lewis Gilbert semble bien en peine de trouver la moindre chose à tirer de son rôle d’inspecteur de police. Le film échappe ainsi à son réalisateur peut-être par manque de maturité ou d’expérience et cela se ressent à tous les niveaux, rendant le film intéressant mais jamais captivant, même s’il a réussi le challenge d’inspirer d’autres réalisateur en créant un style propre.