Enfant, Harry surprend sa mère en plein ébat avec le Père Noël. Cette vision le hantera toute sa vie. Trente ans plus tard, Harry travaille dans une usine de jouets et son existence entière tourne autour du Père Noël. Il souhaite incarner l’innocence que représente à ses yeux cette figure, mais l’époque a changé et le cynisme règne en maître. Harry va alors endosser son costume et distribuer lui-même les cadeaux… ou les châtiments…
John Waters le pape de la série Z, réputé pour ses fims d’un goût douteux comme « Pink Flamingos », mais qui reçu ses lettres de noblesse avec des films comme « Cry Baby » en 1990, avec Johnny Depp et sa comédie musicale : « Hairspray » en 1988, avait le chic pour trouver des films et les porter au rang de cultissime alors qu’ils avaient été conspués lors de leur sortie. Ce fut le cas de ce « Christmas Evil » de Lewis Jackson, que le maitre présente comme le meilleur film de Noël.
Alors, autant le dire, il faut aller chercher loin pour considérer que ce film est « Le meilleur film de Noël », tant il n’y a pas grand-chose à conserver de ce film maladroitement réalisé, pour ne pas dire ridiculement, à l’instar de la scène où le jeune Harry surprend le père Noël avec sa mère. La scène est tellement mauvaise, on croit même un instant aux prémices d’un film porno qui aurait été mis en arrêt sur image avec seulement la bande son qui continuerait de se déverser. Le problème c’est que tout le film est à cette image. Les effets sonores sont tout juste insupportables et les effets de montage sont fait à la serpette autant que le jeu des acteurs qui n’est pas loin de frôler l’amateurisme.
Quant au scénario, il ne va pas tenir sur un millier de pages et ne cherche même pas à faire dans la subtilité. Le jeune homme est marqué par l’image de sa mère en plein ébat avec le père Noël et va en devenir instable émotionnellement, au point de se prendre pour le père Noël lui-même. Pourtant, c’est là que le maitre fait, une nouvelle fois, preuve d’un certain sens inné pour aller chercher plus loin que le premier degré dans des œuvres dénigrées. Car si l’on gratte un peu et que l’on veut faire l’effort, on découvre un scénario, maladroit évidemment, mais qui tire à boulet rouge sur la société de consommation et tente également de vouloir conserver la magie de Noël, loin de la perversion de la consommation.
Et c’est d’ailleurs la seule chose que l’on peut sauver de la distribution, la prestation inspirée, malgré une direction d’acteur assez inexistante, celle de Brandon Maggart (Le Monde selon Garp), qui se laisse embraquer par son personnage et parvient avec une certaine subtilité à le porter de la naïveté à la folie.
« Christmas Evil » est un ovni dans la sphère cinématographique d’horreur, par une mise en scène mal tenue et une direction d’acteurs inexistante et un scénario faussement léger. A découvrir en cette période de Noël, prompte aux bluettes.