Casey Becker, une belle adolescente, est seule dans la maison familiale. Elle s'apprête à regarder un film d'horreur, mais le téléphone sonne. Au bout du fil, un serial killer la malmène, et la force à jouer à un jeu terrible : si elle répond mal à ses questions portant sur les films d'horreur, celui-ci tuera son copain… Sidney Prescott sait qu'elle est l'une des victimes potentielles du tueur de Woodsboro. Celle-ci ne sait plus à qui faire confiance. Entre Billy, son petit ami, sa meilleure amie Tatum et son frère Dewey, ses copains de classe Stuart et Randy, la journaliste arriviste Gale Weathers et son caméraman Kenny qui traînent tout le temps dans les parages et son père toujours absent, qui se cache derrière le masque du tueur ?
En 1996, le film d’horreur et plus particulièrement le « Slasher » (vous savez ces films où un tueur masqué trucide à tour des bras les héros et héroïnes), ronronne depuis un moment. L’un des maitres du genre : Wes Craven va décider de réveiller le genre tout en l’autoparodiant. Lui, qui avait participé à créer le genre avec des films comme : « La Colline à des yeux » (1977) ou « Les Griffes de la nuit » (1984), s’amusa avec les codes du genre en les décryptant, tout en en donnant naissance à une nouvelle licence, dans laquelle un slasher portant un masque inspiré du tableau : « Le Cri » de Munsch sévit sur un campus et harcèle d’abord ses victimes au téléphone.
Avec une mise en scène particulièrement soignée, le réalisateur va non seulement garder une pression sur le spectateur en sachant parfaitement tenir les mécanismes du genre, notamment lorsqu’il s’agit de mettre en scène les arrivées du tueur et noyer le poisson quant à son identité, mais, et c’est une excellente surprise, il va rendre hommage à ce genre, à travers des « Easter Eggs », comprenez-en cela des petits clins d’œil parsemés de ci de là. On y verra un homme de ménage habillé en Freddie Krueger, le méchant des « Griffes de la nuit », on entendra parler d’un réalisateur portant le nom de Wes Carpenter, une compilation de Wes Craven et John Carpenter les deux grands maitres de l’horreur, etc… Mais surtout, le réalisateur va réussir le tour de force de nous annoncer tout au long film ce qu’il va se passer, à travers des jeunes qui expliquent les codes du genre, tout en parvenant à nous surprendre.
Loin de la parodie, « Scream » est avant tout un film d’horreur dans sa version la plus classique et en même temps une « Teen » comédie, dans laquelle les héros donnent un cours de cinéma à leurs amis, en expliquant que le film d’horreur n’est pas un sous-genre, mais un style à part entière, qui répond à une mécanique bien précise si l’on veut qu’il soit réussi. Phénomène lors de sa sortie, le film n’a pas prit une ride et continue de nous faire rire et de nous effrayer en même temps, notamment parce que l’on n’a jamais vu un tueur de Slasher s’en prendre autant dans la figure que dans « Scream », à tel point qu’on l’entend régulièrement crier « Aïe ».
En plus d’être réussit grâce à la mise en scène, « Scream » fut également un vivier de talents à découvrir. Car en plus de la déjà vétérante Courtney Cox (Friends), le film signe les débuts tonitruants de Neve Campbell, toute droit sortie de la série « La vie à Cinq » et qui se voit propulser star d’un seul coup en endossant le costume de l’héroïne ou encore Skeet Ulrich dont la carrière fut propulsée, mais mal gérée avec des réussites : « Chevauchée avec le Diable » de Ang Lee en 1999 et des désastres comme « Blindés » de Nimrod Antal en 2009. L’autre grande révélation du film fut évidemment Matthew Lillard dont la prestation marqua les esprits et que l’on retrouva plus tard dans le rôle de Sammy dans la première version live des aventures de « Scooby-doo » sous la direction de Raja Gosnell en 2000.
Dans tous les cas, « Scream » fut le film qui redonna un sens au film d’horreur et redonna surtout un souffle au « Slasher ». A la fois hommage, parodie et véritable film du genre, le film de Wes Craven, lui-même légende vivante de l’horreur, mit tout le monde d’accord et aura même le droit à un remake, ou reboot à venir en 2022 sur nos grands écrans.