Portée par sa famille et son grand amour, la 14ème enfant d’une famille modeste Québécoise va devenir la plus grande chanteuse planétaire.
Valérie Lemercier n’est pas une réalisatrice qui aime rester dans le conformisme. En revanche, elle aime beaucoup puiser dans les sujets qui la touche qui l’ont porté durant toute sa vie, comme « Palais Royal » qui venait directement de son enfance et de ses rêves de princesses. Fan assumée de Céline Dion, la réalisatrice, d’abord sur un coup de tête puis devant l’approbation de toute son équipe, s’est alors lancée dans l’écriture d’un film qui parlerait de la vie de la chanteuse Canadienne. Dés le départ, le projet se vouait bienveillant et jamais caricatural, ni offensant pour la star. Valérie Lemercier s’est alors attelée à lire tout ce qu’elle pouvait lire sur Céline Dion puis a commencé la rédaction de son script, en se rendant compte qu’à mesure où elle avançait, l’entreprise devenait délicate au point de se retrouver bloquer. C’est alors que l’arrivé de sa co-scénariste Brigitte Buc (Palais Royal) fut déterminant, car c’est d’elle que vint l’idée de changer les noms et les prénoms. Car cela leur ouvrit de plus grands espaces de narrations et une plus grande liberté pour laisser la place à la fantasmagorie et ainsi pouvoir créer des personnages qui puissent venir renforcer le point de vue de l’artiste.
Et le résultat est un subtil mélange biographique de faits confirmés et de faits fantasmés. Jamais dans l’outrance mais toujours dans la bienveillance, la réalisatrice signe une œuvre en forme de cri d’amour pour une star atypique qui se centre surtout sur une histoire d’amour tout aussi atypique, mais tellement passionnante en une jeune artiste et son mentor. Ce n’est un secret pour personne, Céline Dion a su tenir sa carrière grâce à l’osmose qui a sur régner entre elle et René Angélil, mais également grâce au soutient indéfectible de sa famille. Et c’est exactement ce que Valerie Lemercier a voulu mettre dans son récit. Cette famille resserrée autour de la cadette de la fratrie de 14 enfants et un amour qui fut la force de la star, malgré les réticences des proches, au départ.
Seule ombre au tableau de cette mise en scène impeccable qui a su s’inspirer des prestations et des apparitions de la star qui, rappelons-le, n’a pas participé à l’élaboration de ce film, l’envie de Valérie Lemercier de se mettre en scène à toutes étapes de la vie de l’artiste. De son plus jeune âge à l’âge adulte. Un choix que l’on a bien du mal à trouver judicieux, tant il n’amène rien à la narration et encore moins à la mise en scène ou ù la compréhension de l’artiste. En revanche pour le reste c’est un parcours sans faute, le film alterne les moments intimes, les doutes et l’on parvient à comprendre comment s’est construit la chanteuse. Et même si l’on a conscience que tout ne se passa pas totalement de cette manière-là, une chose est sûre, Valérie Lemercier a su tirer le meilleur de ce qu’elle connaît de l’artiste pour en signer un hommage remarquablement écrit et remarquablement mise en scène.
Et pour ce qui est de la distribution, le choix des comédiens fut déterminant et en même temps judicieux, tant il parvient la subtile alchimie entre l’émotion et la comédie. Pour la grande majorité Québécois, le casting sait se lover dans des personnages à la fois fantasmer et en même temps réels. A commencer par Sylvain Marcel (Les Invincibles) qui parvient à trouver le ton juste, et fait même, heureusement à son modèle : René Angelil. L’acteur sait se faire à la fois tendre et dur lorsque cela est nécessaire particulièrement dans ses joutes verbales avec Danielle Fichaud (La Passion d’Augustine) qui joue la mère d’Aline et s’impose comme le troisième personnage majeur de l’histoire qui restera toujours le point d’ancrage de la chanteuse et en même temps celui qui va la freiner dans sa fulgurante progression. Un personnage contre-point nécessaire pour rendre l’ensemble encore plus touchant sans jamais être caricatural.
En conclusion « Aline » de Valérie Lemercier est un film cri d’amour pour une star que la réalisatrice aime beaucoup, que ce soit pour ses chansons que pour sa singularité. Une chanteuse hors du commun que la réalisatrice parvient à dessiner dans un scénario solide qui n’est jamais insultant pour la star et qui permet, au contraire de mieux comprendre cette historie d’amour qu’elle vécut avec son mentor et manager René Angélil.
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