Dans le monde paisible du Petit Nicolas, il y a Papa, Maman, l’école, mais surtout, sa bande de copains. Ils s’appellent Les Invincibles, mais ils sont avant tout inséparables. Du moins le pensent-ils. Car quand Papa reçoit une promotion et annonce que la famille doit déménager dans le sud de la France, le petit monde de Nicolas s’effondre. Comment imaginer la vie sans ses meilleurs amis ? Sans les croissants d’Alceste, les lunettes d’Agnan, les bêtises de Clotaire, loin de leur cher terrain vague ? Aidé par ses copains, Nicolas se met en quête d’un mystérieux trésor qui pourrait lui permettre d’empêcher ce terrible déménagement.
Créé en 1956 par René Goscinny et Jean-Jacques Sempé, « Les Aventures du Petit Nicolas » s’étale sur plus de 200 histoires réunies dans des recueils dans lesquelles, le petit héros raconte ses aventures, ses pensées et ses états d’âmes. Racontées du point de vue de l’écolier, avec ses tournures de phrases et sa naïveté, « Le Petit Nicolas » trouve très rapidement sa place dans le cœur des enfants et des parents qui s’amusent de ces aventures bondissantes et bourrées d’espiègleries, qui n’hésitent pas détourner l’actualité pour en alimenter leurs intrigues. Traduit dans plus de 75 langues, les aventures du Petit Nicolas et de ses copains ne cessent de se vendre aux quatre coins du monde et, donc, de susciter des envies d’adaptations en tout genre.
Après une première tentative, pas forcément bien assumée en 1964, par André Michel, avec Roland Demongeot dans le rôle du garçon et Michael Lonsdale et Bernadette Laffont dans celui des parents c’est en 2009, que « Le Petit Nicolas » va faire ses débuts au cinéma et à la télévision. A la télévision, ce sera sous forme de dessin animé, au cinéma en version « Live » avec Maxime Godart dans le rôle du petit héros, sous la direction de Laurent Tirard (Un Homme à la hauteur), puis en 2014, un second film avec un nouvel acteur pour incarner l’écolier : Mathéo Boisselier. C’est au tour de Julien Rappeneau (Bis) de reprendre le flambeau avec « Le Trésor du Petit Nicolas ». Cette fois-ci le réalisateur a décidé d’écrire avec son co-scénariste Matthias Gavarry (Les Blagues de Toto), une histoire originale afin de pouvoir développer un peu plus les relations entre les personnages et de créer une intrigue qui puisse tenir sur la longueur.
Alors, même si l’entreprise est pleine de bonne volonté, avec, notamment, une envie de pouvoir créer des rebondissements en tout genre de maintenir un suspens durant tout le film, il manque un ingrédient évident pour que la recette soit totalement réussie : La Folie ! Car « Le Trésor du Petit Nicolas » en manque cruellement. A commencer par un scénario, un peu paresseux qui oublie que le personnage principal est un petit écolier et non pas les parents qui se battent pour une réussite sociale. Du coup, l’intrigue perd vite en intérêt, d’autant que tout est très amené et pas forcément dans les meilleures conditions, à l’instar de la scène du restaurant qui retombe comme un soufflet aux fromages pas assez cuit. Alors que les facéties des bambins est toujours au cœur de l’œuvre de Sempé et Goscinny, ici elles sont reléguées au second niveau et se conclue par un monologue pesant, trop long et trop conventionnel.
Ajoutez à cela une mise en scène et un choix visuel perturbants (Les visages, particulièrement celui de Jean Paul Rouves, semblent tirés pour ressembler à des mannequins de cire), vous comprendrez rapidement que le résultat laisse dubitatif. Julien Rappeneau tente des effets de focales ou des effets de mouvements pour donner du mouvement, mais cela ne fait qu’alourdir le fim et ne fait que laisser le spectateur à l’extérieur du film. Si l’on ne prend, par exemple, que la maison de la Vieille dame, dans laquelle les garçons ne cessent d’envoyer le ballon avec pour défi d’aller le récupérer, cette scène seule aurait mérité plus de dynamisme, plus de folie pour coller à l’esprit des livres. Mais au lieu de cela, le réalisateur semble privilégier la lenteur, comme s’il ne voulait rien brusquer.
Côté distribution, les enfants semblent beaucoup s’amuser, alors, qu’à contrario, Jean Paul Rouves et Audrey Lamy ne parviennent jamais à trouver leur marque et le bon angle d’attaque de leur personnage, les rendant d’une fadeur impénétrable. Jean-Paul Rouve (Zaï, Zaï, Zaï) en fait trop et pas assez, mais jamais au bon moment, la scène du restaurant est toujours l’exemple le plus parlant. Même constat avec Audrey Lamy (Polisse) qui cherche à se démarquer de Valérie Lemercier et à se mouler dans u personnage qui ne lui convient pas et chez qui elle n’arrive pas à trouver la bonne appropriation.