Une mère célibataire et ses deux enfants s'installent dans une petite ville et découvrent peu à peu leur relation avec les chasseurs de fantômes et l'héritage légué par leur grand-père.
En 1982, le réalisateur Ivan Reitman (L’Affaire Chelsea Deardon), Harold Ramis (Mafia Blues) et Dan Aykroyd (The Blues Brothers) se lançaient dans l’écriture d’un scénario dans lequel trois scientifiques, un peu losers et passionnés de paranormal, se lancent dans la chasse aux fantômes qui sévissent dans New-York. 2 ans plus tard, « Ghostbusters » génère 295 Millions de Dollars pour un budget de 30 Millions, en 1989 la suite fera 215 Millions de recettes pour un budget de 40 Millions. Même sa tentative de reboot, bien oubliable portée par Paul Feige en 2016 avait engrangé 229 Millions de Dollars au Box-Office, pour un budget bien plus conséquent de 144 Millions de Dollars. Un reboot qui fut, tout de même, considéré comme un échec (Tout relatif, dirons-nous). Les fans ne s’étaient pas retrouvés dans cette version féminine, dont l’humour ne décollait pas plus haut que le niveau des océans.
Alors lorsque, Sony annonça la mise en chantier d’un nouvel opus, l’inquiétude naissante dans l’esprit des fans se faisait sentir. Mais le studio a su trouver les bonnes ficelles pour nous rassurer en s’octroyant notamment les services de Jason Reitman, fils du réalisateur des deux premiers volumes. Lui qui était plutôt cantonné aux réalisations « auteuristes » comme « In the Air » en 2009 avec Georges Clooney et Anna Kendrick ou encore « The Front Runner » en 2019 avec Hugh Jackman et Vera Farmiga, se lança dans l’écriture avec Gil Kenan (La Cité de L’ombre) d’une nouvelle aventure qui viendrait se coller à la suite du deuxième volet. Adoubé par son père, Jason Reitman se lance alors dans une aventure qui viendrait effacer les déceptions du précédent opus.
Et force est de constater que le pari est relevé ! Et même si la mise en place est un peu longue, et que le rythme de départ ramène trop aux inspirations d‘auteurs du réalisateur, le plaisir est vite retrouvé et chaque indice nous ramène aux premiers opus pour faire monter cette envie de replonger à nouveau au cœur de l’action des « Ghostbusters », face à Zuul et à Gozer. Jason Reitman lance la nouvelle génération sur les traces des anciens et parsème son film de surprises et de références. La première étant que le film est un hommage au père bien sûr, mais également et surtout à l’un des deux créateurs de la licence, l’acteur Harold Ramis, décédé en 2014. Son ombre plane sur le film avec une tendresse palpable, et sans dévoiler la moindre part du scénario, l’acteur reste une pierre angulaire tout aussi discrète et forte que dans les deux premiers opus. Et surtout, le scénario va s’intéresser (ce que ne faisait pas les deux précédents films, de façon aussi directe en tout cas), aux relations filiales et à l’investissement personnel qu’une telle quête impose. Comme pour mieux appuyer cette notion d’héritage, que ce soit celle du réalisateur et de son père ou des héros des films d’origine avec la jeune génération, cette forme de transmission est très présente dans le film et le rend plus mature, plus intéressant.
Et même si l’on peut reprocher au film de manquer parfois de rythme, l’ensemble ne manque pas de charme, et réserve même de bonnes idées, comme d’avoir sorti l’intrigue de New-York, pour créer un nouvel environnement qui puisse forcer le spectateur à se projeter. Autre excellente idée, celle de parler d’héritage et de s’octroyer les services de la jeune génération de comédien, issue, notamment de la série « Stranger Things » : Finn Wolfhard et McKenna Grace (Captain Marvel). Les plus jeunes forment un duo efficace et parviennent à prendre le relai d’une aventure commencée 40 plus tôt.