Depuis 20 ans, Finn Wallace est le chef le plus puissant du crime organisé, faisant transiter des milliards de livres chaque année. Lorsqu'il est assassiné, son fils Sean Wallace est tout désigné pour prendre la relève, avec le soutien du clan Dumani. Ce passage de relais a d'importantes répercussions à l'échelle internationale. Entouré de nombreux rivaux, le jeune leader impulsif trouvera-t-il un précieux allié en la personne d'Elliot Finch, lequel porte un intérêt tout particulier à la famille Wallace ? Porté par sa destinée, Sean découvre les rouages internes de la plus grande organisation criminelle de Londres.
Derrière cette série « Gangs of London », il y a trois réalisateurs : Gareth Evans, réalisateur atypique dont la carrière peut se glorifier d’un succès international : « The Raid », qui imposait déjà un style narratif et visuel, que l’on retrouve dans la série. Xavier Gens, Français de la bande que l’on a vu à la production, notamment pour « Papicha » de Mounia Meddour en 2019, et réalisateur pour des films aussi surprenant que « Cold Skin » en 2017 ou encore « Budapest » en 2018, et enfin Corin Hardy, venu, quant à lui, du film d’horreur avec des œuvres comme « Le Sanctuaire » en 2016 ou « La Nonne » en 2018. Des films où le visuel autant que l’environnement sonore sont décisifs pour embarquer le spectateur. Ces trois artistes se retrouvent donc derrière le projet de Gareth Evans de raconter comment des familles peuvent s’entretuer pour garder le pouvoir et la main sur la ville de Londres.
Et ce qui saute aux yeux, immédiatement la scène d’ouverture, c’est la qualité visuelle apportée à l’ensemble. La série, d’épisode en épisode, ne cesse d’offrir des scènes visuellement soignées, avec une véritable recherche esthétique qui vient ainsi lui donner un aspect si particulier pour une série Européenne. La scène d’ouverture est, évidemment citée en exemple, tant elle fait preuve de puissance, impose, d’emblée, le personnage principal et les différentes bases de la narration qui va se dérouler devant nous. Mais comme pour prouver que cette scène n’est pas simplement un amuse-bouche, les réalisateurs vont avoir à cœur de se suivre et de garder une cohérence entre chaque épisode, même si chacun va tenter de faire évoluer l’arc narratif autant que visuel pour donner à « Gangs of London » une cohérence et un effet de surprise permanent.
Et comme les bonshommes n’ont pas froid aux yeux, ils ne vont pas s’empêcher de mettre en scène des règlements de comptes particulièrement violents qui ne font pas dans le détail, quel que soit le camp. A l’instar de la prise de la ferme, dont je ne dévoilerais rien, bien sûr, pour se rien spoiler, et dont la mise en scène sait imposer une tension permanente et plonger le spectateur dans une intrigue où chaque parole, même la plus intime reste suspendue à la tension qui règne à chaque instant dans les moindres recoins de la série. Intelligemment construite, l’intrigue ne se révèle qu’à la fin et parvient encore jusqu’à la toute dernière minute à réserver son lot de surprise.
Bien sûr la distribution participe allègrement à maintenir la pression sur le spectateur, à commencer par Joe Cole, que l’on avait déjà découvert dans une série sur les gangs britanniques dans « Peaky Blinders ». L’acteur porte la série sur ses épaules en endossant l’héritier du camp Wallace, dont on ne parvient jamais à savoir ce qu’il cache dans son jeu. Pour l’accompagner, l’actrice Michelle Fairley, inoubliable Catelyn Starck dans « Game of Thrones », casse son personnage de femme déterminée dans un regard tendre et une apparente douceur. Ici, elle se transforme à mesure que la série se déroule et emporte loin son personnage. Enfin, Sope Dirisu, que ‘on avait déjà remarqué dans « His Dark Materials », explore la psyché d’un personnage partagé entre deux mondes.