Une jeune Finlandaise prend un train à Moscou pour se rendre sur un site archéologique en mer arctique. Elle est contrainte de partager son compartiment avec un inconnu. Cette cohabitation et d’improbables rencontres vont peu à peu rapprocher ces deux êtres que tout oppose.
C’est toujours gratifiant de pouvoir découvrir des productions venues d’ailleurs et particulièrement de lointaine contrées comme la Russie et la Finlande. C’est le cas de « Compartiment N°6 » qui possédait les faveurs du jury présidé par Spike Lee lors de l’édition 2021 du Festival de Cannes. Un engouement qui se justifie par la maitrise de la mise en scène, avant tout, et particulièrement par la gestion que le réalisateur a su maintenir lors des scènes dans le train, dont les espaces sont restreint et nécessite une maitrise du Huit-Clos.
Et le réalisateur l’a bien compris ! Lui qui, en quatorze années de carrière, n’aura réalisé que 4 films, inconnus du grand public en France, semble bien maitriser les codes de la mise en scène pour s’offrir quelques remarquables moments de grâce qui nous apportent tout ce charme au film. Car il y a un véritable gageur à faire naitre de la beauté dans un lieu aussi austère qu’un compartiment de train. Car c’est bien de cela qu’il s’agit, une histoire dans laquelle deux personnes se rencontrent dans un monde où ils n’ont pas réellement leur place, ou en tout cas ils ne se sentent pas forcément entièrement désirés et qui vont se détester avant de s’apprécier et de faire naitre une bien belle histoire.
Seulement, voilà, il manque quelque chose pour que le charme opère réellement. Et même si le film reçu le grand prix du jury, il semble que les membres de l’équipe de Spike Lee aient su détecter quelques choses qui échappent au commun des mortels. Car si, l’histoire peut paraitre assez rayonnante dès lors que les sentiments commencent à changer et que les deux vont apprendre à se connaitre, il y a tout de même un véritable manque dans le scénario que ce soit dans la peinture des personnages qui sont plus survolés que dessinés et dans ces relations qui changent subitement. Tout va trop vite, sans prendre réellement le temps d’installer les choses, un peu comme si le temps était compté. Ce manque laisse une certaine frustration que la qualité de la mise en scène ne parvient pas à effacer.
En conclusion, si « Compartiment N°6 » offre de belles idées de mise en scène, notamment en parvenant à donner un peu de lumière à un endroit aussi exiguë et austère qu’un compartiment de train, ou par une galerie de personnages, qui viennent perturber les dialogues entre les deux personnages, la faiblesse du scénario rend l’ensemble inégale et ne parvient à totalement nous embarquer.