Alors que les êtres humains se déchirent sur fond de guerres de religion, les robots apprennent qu'il est compliqué et dangereux de vouloir contrôler les croyances des humains. Pendant ce temps, deux androïdes tentent d'élever un enfant humain sur une planète vierge.
Dans l’univers de la Science-Fiction, impossible de ne pas penser à Ridley Scott. Le réalisateur se retrouve cette fois-ci à la direction d’un nouveau projet. Une série, où l’espèce humaine sur fond de guerre de religion a finit par créer la perte de la planète terre et doit donc réapprendre à vivre sur une autre planète et pour le coup un astéroïde répondant au doux nom de Kepler-22B. Une nouvelle terre, pour une nouvelle vie, mais sûr que Kepler soit réellement une terre promise. Du coup les humains envoient des Humanoïdes en reconnaissance et avec pour mission de faire naitre de nouveaux humains en les habituant à la vie sur cette planète et en éradiquant toute forme de religion de leurs esprits. Mais tout ne se passe pas comme prévu, à commencer par « Mother », l’androïde féminin, qui fut avant d’être reprogrammée, un Nécromancien, à savoir une arme de destruction massive. Un passé qui ressurgit et vient compliquer la mission.
Ridley Scott est à la production et a réalisé les deux premiers épisodes de cette série aux visuels surprenant qui ne sont pas sans rappeler les vieilles séries de science-fiction comme « Cosmos 99 » ou « L’Age de Cristal » avec ses combinaisons en latex, mais également l’univers postapocalyptique à la « Mad Max » (Décidemment Georges Miller est irremplaçable !). Pour sa première incursion dans la série TV, Scott navigue en terrain connu, car il sait parfaitement maitriser les codes de la SF pour surprendre et captiver, même si pour cela il doit se « repomper », comme la scène d’ouverture du premier épisode qui n’est pas sans rappeler celle de « Prometheus » (2012). Avec une maestria toujours intacte, le réalisateur nous entraine dans un nouvel univers où tout est à créer, où les humanoïdes ressemblent à Adam et Eve dans un monde qu’ils se doivent de maitriser et d’assainir avant l’arrivée des humains sur la planète. Et comme nous sommes chez Ridley Scott, évidemment, le paradis va vite se transformer en enfer.
Au scénario de cette aventure futuriste, nous retrouvons Aaron Guzikowski, scénariste de « Prisoners » pour Denis Villeneuve en 2013, ou de la nouvelle Adaptation de « Papillon » par Michael Noer en 2018. Parti sur une réflexion, somme toute, légitime de ce que sera l’avenir de nos enfants dans les 50 ou 100 ans à venir. Guzikowski tisse une toile où les questions existentielles côtoient les évènements violent qui viennent pimenter la narration, car les hommes ont détruit la planète avec des armes qu’ils ont voulu remodifier, mais qui restent des armes incluant la faiblesse humaine. La religion étant souvent au cœur des conflits doit-elle être considérée comme un danger pour l’humanité ? Où est-ce de la nature même de l’humain que de tout pervertir. Autant de questionnements qui sont développés tout au long de ces 10 épisodes dans un univers de flottement et d’horreur comme seul le réalisateur sait les conjuguer. Tout est fait pour nous divertir et nous interroger, nous faire peur et nous faire réfléchir sur l’avenir.
Avec un choix audacieux sur l’esthétique, autant que sur les sujets, « Raised By Wolves » surprend avec une première saison entre deux eaux. Car si le savoir faire du cinéaste est évident, la narration peut se perdre au détour d’un épisode qui tente de nous raconter le passé de « Mother », pour ensuite se reprendre lorsque les humains arrivent sur Kepler avec des intentions bien différentes de celles attendues et ont face à des Humanoïdes dont l’évolution n’est pas tout à fait celle qu’ils auraient voulu. Il y a quelque chose de mystique dans cette nouvelle série qui mérité bien une deuxième saison, pour que l’on se familiarise un peu plus avec cet univers froid, et distant que la réalisation utilise à foison pour ne pas faire naviguer le spectateur en terrain connu.