L'histoire
Depuis environ 2 ans, Bruce Wayne, jeune héritier dont les parents ont été assassinés, cherche la rédemption et la vengeance en devant, la nuit tombée, Batman, justicier sans pitié traquant les criminels. Il va bientôt recevoir les messages énigmatiques du Riddler, un dangereux terroriste qui compte bien effacer Gotham city de la carte.
Critique subjective
Le chemin aboutissant à ce nouveau Batman fut pour le moins tortueux. Devant à l'origine s'inscrire dans le fameux "Snyderverse" et être réalisé (et interprété) par Ben Affleck, le projet aura subit nombre de déconvenues à partir du semi échec que fut aux yeux de Warner Bros Batman vs Superman. Affleck, lassé et peu désireux d'abandonner sa vision préféra jeter l'éponge, remplacé par Matt Reeves, valeur sure depuis ses opus de La planète des singes, largement célébrés. Les films de Snyder étant en disgrâce aux yeux du studio, il est décidé de tout re prendre à zéro. Univers, personnages, interprètes, tout est remis à plat.
Évidement, c'est un scandale chez les fans quand celui qui incarnera le Dark Knight erst révélé. Mais c'est vite oublier que si Robert Patinson c'est Twillight, c'est aussi est surtout un acteur qui prend des risques en délaissant les grosses productions pour les films d'auteurs plus exigeant. Il se révèle au final excellent dans le rôle, apportant un aspect inédit. Ni playboy (comme dans les Burton et le premier Schumacher), ni dandi (comme dans Batman et Robin). S'il se rapproche vaguement de la version Christopher Nolan, il en est une version beaucoup plus sombre. Peu d'espoir transparait à travers ce Bruce Wayne qui ne vit pas mais survit dans ce qui semble être un mal-être et une dépression chronique uniquement percée par de brèves mais intenses poussées de violence presque incontrôlées.
Au niveau de son scénario et de sa structure le film surprend également. Traité comme un thriller, se rapprochant par certains point d'un Seven, il diffère du schéma habituel du genre, ne réservant que quelques scènes à l'action pure. On revient ici aux origines du héros et à sa condition de détective. Traquer et traqué& à la fois, il est dans la ligne de mire du Riddler, l'homme mystère, à cent lieu de la version de Jim Carrey. Ici pure psychopathe, tueur en série, tueur de masse, il sème ses énigmes à un Batman épaulé par un commissaire Gordon lui assez proche de la version Nolan, brillamment interprété par le toujours très bon Jeffrey Wright.
Le reste du casting est à l'avenant. Colin Farrell est méconnaissable, que ce soit au niveau physique ou gestuel, dans la peau du pingouin. Zoé& Kravitz offre la meilleure Catwoman depuis Michelle Pfeiffer et l'excellent Paul Dano offre une performance presque horrifique de son personnage.
Matt Reeves aura pris des risques au niveau de sa mise en scène, mais ils sont presque tous payant. En misant sur un style réaliste (Batman y est plus encore rationalisé que chez Nolan) et en adoptant un ton et un éclairage très sombre, il propose une version inédite d'un personnage pourtant déjà ultra rabâché. Se suffisant à lui-même le film pourrait presque être un stand-alone s'il ne teasait pas in extremis une suite dont on attend déjà beaucoup.
En conclusion
Œuvre ambitieuse, noire comme jamais un Batman ne l'a été, The Batman prouve s'il en était besoin que films de super-héros ne rime pas forcément avec blockbuster grand public servant avant tout à faire rire son spectateur en ridiculisant ses héros. On peut aussi en faire une vraie proposition de cinéma. S'il ne conviendra pas forcément à tout le monde (pas question ici d'humour) la démarche artistique est singulière et détonne, par les temps qui courent, dans le petit monde des films à gros budget.