Paul Kerjean dénonce dans les colonnes de La Tribune, le journal pour lequel il travaille, un homme politique corrompu. Ne supportant pas ces accusations, le politicien, innocent, se suicide. Kerjean, pris de remords, approfondit ses recherches et découvre que les services secrets américains sont impliqués dans l'affaire...
Avant dernier film de l’acteur Patrick Dewaere (Série Noire), « Mille Milliards de Dollars » est également, pour lui, l’occasion d’aborder un nouveau type de rôle et particulièrement de s’éloigner de ceux de « oser » qu’on lui propose un peu trop systématiquement. Mais c’est aussi un tournage douloureux pour l’acteur sui supporte mal la rigueur de Verneuil et ne comprend pas toujours ce qu’il joue. Pourtant, le résultat est remarquable et Patrick Dewaere signe une prestation touchante et froide en même temps. L’acteur s’accapare le rôle de ce journaliste, dont la spécialité du journal pour lequel il travaille, est de révéler des scandales. Il va être approché par un homme mystérieux qui pointe du doigt un scandale politico-Financier.
Henri Verneuil, après des succès comme « Pur sur la ville » (1974) et « Le corps de mon ennemi » (1976), tous les deux des films avec Belmondo et « I…comme Icare » (1979), thriller inspiré de l’assassinat de Kennedy avec Yves Montand, s’est fait une spécialité de ces intrigues à tiroir qui tiennent en haleine le spectateur. Mais en s’éloignant des cascades voulues par Belmondo, le réalisateur soigne sa mise en scène et cisèle son scénario pour qu’il devienne le centre de l’attention du spectateur. Et comme le réalisateur sait y faire, il va parsemer son scénario de référence politiques, financières, s’inspirer d’affaires telles que celles d’ITT ou IBM dont la position après-guerre soulevèrent l’indignation d’une partie de la population.
Mais au-delà des affaires qui ont inspirées le scénario, c’est surtout une inquiétude qu’illustre le réalisateur par son propos, à commencer par l’influence et par les méthodes que peuvent utiliser les grandes multinationales amenées à se développer et à devenir tentaculaires. Une inquiétude qui se vérifiera, finalement dans les décennies suivantes avec des consortium qui auront la main mise sur la marche du monde. Henri Verneuil ne dénonce pas, il cherche avant tout à alerter sur les alliances parfois cotre nature ou dangereuse dans tous les cas entre la finance et la politique. Jamais dans l’excès, il laisse son personnage naviguer dans les eaux troubles en quête d’une vérité. Et comme dans I…comme Icare, ne va pas chercher la fin positive à tous les prix, bien au contraire, ce qu’il veut avant tout c’est une fin cohérente et plus proche de la réalité.