Gloria

Catégorie
Cinéma
Genre
Pays
USA
Date de sortie
27/07/2022
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
Amaray
Producteurs
Sam Shaw
Scénaristes
John Cassavetes
Compositeur
Bill Conti
Editeur
Edition
Standard
DureeFilm
121
Support
Critique de Emmanuel Galais

Ex-call-girl, Gloria Swenson connaît bien le milieu de la pègre pour avoir été la maîtresse de quelques gros bonnets. Solitaire, revenue de tout, elle préfère désormais la compagnie de son chat. Aujourd’hui, dans son immeuble délabré du Bronx, elle frappe chez sa voisine Jerry Dawn pour lui emprunter un peu de café. Mais la mère de famille, affolée, lui demande de prendre son garçon de 6 ans sous sa protection : son mari, comptable, a trahi la mafia en renseignant le FBI. Gloria rechigne mais se doit d’accepter : flanquée d’un orphelin, elle qui déteste les enfants et les contraintes, elle prend la fuite…


John Cassavetes, est un réalisateur assez hors du commun dans le paysage Hollywoodien. Justement parce qu’il en est l’antithèse absolu. Pas un grand maitre du box-office, toujours à prendre à contre-pied les habitudes des studios californiens, rien de ce que fait le réalisateur n’est totalement dans le cadre de ce que produit en masse, l’industrie cinématographique américaine. Pourtant, il est l’un de ceux qui a su trouver sa place et surtout rendre unanime la critique sur l’importance de son œuvre et particulièrement cette faculté qu’il a, a peindre les sentiments et à magnifier ses personnages féminin, même en les plaçant dans des situations hors cadre. C’est le cas de « Gloria », un film de gangster où le réalisateur va casser les codes et s’amuser, au passage, a donner à sa muse, sa femme et son égérie, Gena Rowlands l’un de ses plus rôles.


D’abord écrit pour un autre, le scénario de « Gloria » est un cas d’école. On y trouve, en effet tous les ingrédients du genre, de la violence avec une famille décimée par des mafieux (Tiens cela fait penser à « Léon » de Luc Besson, un hasard ?), une femme pourchassée par les sbires du patron, et un enfant dont elle doit s’occuper malgré elle. D’abord commandé à Cassavetes pour correspondre à l’enfant star du moment : Ricky Schroder (Le Champion), qui partira finalement signer un contrat chez Disney, le scénario va revenir à son auteur qui va se l’approprier et en briser les codes. D’abord en ne montrant jamais de manière frontale une scène de violence. Ainsi lorsque la famille est massacrée, le réalisateur restera à l’extérieur de l’appartement, utilisant la subjectivité comme moyen de renforcer son propos, plutôt que de tout mettre en image. Ensuite, alors que le garçon d’origine était Blond et transmettait une image positive, il va choisir un jeune garçon, brun, d’origine hispanique : John Adames et lui faire répéter constamment : « Je suis l’homme ! », et le rendre souvent plus agaçant qu’attendrissant.


Et puis, il a le personnage de Gloria, magnifiquement interprété par Gena Rowlands (Une femme sous influence). Ici, aussi, le réalisateur va brouiller les pistes. Car contrairement à l’habitude et aux critères de l’époque, Gloria, est une femme qui n’aime pas forcément les enfants. Elle va se retrouver affubler de ce garçon pour lequel, elle n’éprouvera pas forcément de tendresse particulière. Portant ainsi le personnage féminin dans une autre dimension que celle dans laquelle les femmes étaient systématiquement enfermées depuis la nuit des temps. Cela rend le personnage encore plus captivant et encore plus intéressant que sous n’importe quelle forme.


La mise en scène de Cassavetes va également bouger certains curseurs. Lui qui, par habitude, préférait tourner dans des lieux clos, va plonger ses personnages au cœur de New-York et filmer la ville comme un personnage à part entière. Comme une sorte de labyrinthe qui va avaler les deux héros qui tentent d’échapper à leurs poursuivants. Le réalisateur va multiplier les lieux et rendre presque frénétique cette course. Il va également nuancer les relations entre Gloria et Phil, l’orphelin, en mettant en scène des dialogues où le petit garçon va interroger Gloria, sur l’amour et sur le désir, rendant à Gloria, l’image vieillissante qu’elle se refuse à affronter.


Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
1.85:1
Le film a bénéficié d’une restauration minutieuse et précise, qui permet aux images du réalisateur de pouvoir retrouver un nouvel éclat. Du coup le travail minutieux et précis de son chef opérateur Fred Schuler (La Valse des Pantins) ,  particulièrement dans la cohérence entre les images d’intérieurs et celles de New-York, qui lui donnent une texture si particulière entre série TV et Documentaire. Cassavetes a voulu signer un film qui brise les codes du genre et cela se reflète ans l’image qui illustre son propos.
Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Anglais
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Français
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Le film est disponible en DTS-HD Master Audio 5.1, en VO qui ne manque pas d’intérêt, même si effectivement cela ne permet pas de lui donner une nouvelle jeunesse, la piste sonore offre tout de même une plongée agréable dans l’atmosphère sombre de ce film hors du commun du réalisateur. Pourtant l’ensemble reste suffisamment bien restauré pour que le film retrouve une nouvelle splendeur et que le public puisse profiter du film dans les meilleures conditions.
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 90 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage

« Une Femme d’influence ». Murielle Joudet, critique de Cinéma pour Le Monde et Auteur d’une biographie de Gena Rowlands revient sur le parcours de l’actrice et notamment sur sa relation avec le réalisateur et sur ce rôle de Gloria.


« Un Enfant Revient ». Toujours Murielle Joudet qui revient cette fois ci plus en détail sur « Gloria », le film pour mieux nous amener à comprendre la particularité de ce film dans la carrière de John Cassavetes.


« Dix pas avant le peuple », cette fois ci c’est le réalisateur Robert Guédiguian qui revient sur l’importance de John Cassavetes en tant que réalisateur.


Puis un livret de 50 pages autour du film que nous n’avons pas pu découvrir.