Dans un futur proche, sous un régime totalitaire, la chasse aux déviants est ouverte. Que vous soyez à peine soupçonné de prostitution, ou bien que vous vous exprimiez un peu trop librement, vous aurez droit au camp de rééducation. Au programme de l'établissement : séances de torture, gardiens sadiques et même organisation de chasse à l'homme.
Dans les années 70 et 80, le cinéma Australien commence à faire parler de lui mais dans des genres plutôt underground. Hormis quelques productions qui viendront chatouiller les caisses des grands studios américains, à l'instar de « Crocodile Dundee » de Peyer Faiman en 1986, il fait surtout partie d'une idée un peu secrète du cinéma autre que Européens ou Américains. Certains réalisateurs vont pourtant passer par des styles un peu Borderline pour se faire entendre, sans pour autant s'intégrer totalement dans ce système d'Entertainment calibré, notamment en réalisant des films de série Z, à caractère bien souvent plus érotique que spectaculaire (tout dépend de la manière dont on l’aborde). Ces films rencontreront un certain succès qui permettra à ces réalisateurs de pouvoir se lancer dans des projets plus ambitieux, même avec des budgets restreints. Ce fut le cas de Brian Trenchard-Smith qui allait se faire la main à Hong-Kong avec « L'homme de Hong-Kong » en 1975 avec une star de l'époque Georges Lazenby (Au service secret de sa Majesté) et aux Etats-Unis pour « Le jour des Assassins » en 1979 avec Glenn Ford (Superman).
C'est en Australie que le réalisateur va se lancer dans un genre en pleine mutation à l'époque : Le Survival. Sorte de film d'horreur où les héros sont pourchassés par des bourreaux sanguinaire et sadiques. Et c'est bien, tout le cœur de ce film, qui imagine une société totalitaire, dans laquelle les personnes jugées contre système et déviantes sont envoyés dans des camps dans lesquels elles subissent brimades et autres actes de torture. Sur un scénario de Jon George (The Final Terror) et Neill D. Hicks (Dangereuse rencontre), le réalisateur va s'amuser à entraîner ses héros dans une chasse à l'homme, dont ils sont le gibier, et où tous les coups sont permis.
Si la mise en scène ne manque pas d'intérêt, c'est, peut-être le style du réalisateur et l'absence de moyens qui peuvent poser problème. Car, lui qui se revendique d'un humour noir prononcé, accumule les scènes gores et certains passages dans lesquels les acteurs semblent un peu trop en roue libre. Certaines scènes de dialogue, par exemple, lorsque le directeur du camp parle avec ses amis de la nouvelle manière de s'amuser et de faire de la place dans le camp, le dialogue est savoureux mais la passivité parfois effroyable du jeu des acteurs rend l'ensemble décevant. Pourtant certains passages, comme lorsque l'une des victimes se fait arracher le petit orteil par une créature qui va ensuite le déguster est une scène amusante mais que le réalisateur n'exploite pas suffisamment pour la rendre vraiment drôle.
Nous pouvons bien sûr en visionnant « Les Traqués de l'an 2000 » à « l'île du Dr Moreau » ou encore, dans une moindre mesure, mais pour son aspect gore à « Cannibale Holocauste », mais le film ne parvient jamais à totalement cocher toutes les cases du genre. Il n'en demeure pas moins intéressant pour la réflexion qui en est faite de ces états où la jeunesse est privée de son droit de liberté et les dérivés que cela peut engendrer. Le regard sur l'an 2000, de l'époque fait toujours un peu sourire, mais cela participe également à son charme.