Jérôme est un menteur compulsif. Sa famille et ses amis ne supportent plus ses mensonges quotidiens. Ils font tout pour qu’il change d’attitude. N’écoutant pas ce qu’on lui reproche, Jérôme s’enfonce de plus en plus dans le mensonge jusqu’au jour où une malédiction divine le frappe : tous ses mensonges prennent vie. Commence alors pour lui un véritable cauchemar.
Lorsque l’on découvre le titre « Menteur » d’Olivier Barroux, impossible de ne pas penser à la comédie assez bas de plafond « Menteur Menteur » de Tom Shadyac en 1997 avec un Jim Carrey dépassé par ses mensonges. Tout ca pour dire que le sujet n’est pas neuf, mais qu’il peut être traité de toutes les manières possibles. Ici la base du projet repose sur la proposition faite à Olivier Barroux de faire le remake d’un film Canadien d’Emile Gaudreault sorti en 2019. Après avoir visionné le film, Olivier Barroux accepta en ayant la certitude pouvoir changer certains points de la narration de l’original qui auraient été difficiles à comprendre pour un public français.
Le réalisateur s’est donc lancé dans ce remake en s’allouant les services de Tarek Boudalik (Epouse moi mon Pote) qui retrouve ici, le réalisateur qui l’a fait débuter au cinéma en 2010 dans « L’Italien ». Seul à l’adaptation, le réalisateur utilise le talent comique de son acteur principal pour nous entrainer dans un ensemble de quiproquos drôles et bien pensés. Si parfois, le film souffre de quelques longueurs et notamment d’une conclusion un peu facile, dont une partie restera sans réponse (Que ce soit logique ou pas). Le scénario ne s’embarrasse pas de superflus mais s’amuse à mettre en action tous les mensonges de son héros, et il y en a beaucoup. Mais on regrette tout de même de ne pas avoir d’explication plus intéressante ou plus subtile sur les raisons de la mythomanie de Jérôme, son héros.
La mise en scène, quant à elle, s’amuse des situations et le réalisateur parvient à tenir un rythme qui nous entraine dans une espèce de folie douce, où les rôles secondaires, premières victimes des mensonges de Jérôme viennent donner tout son sens au film. Le film ayant été écrit et tourné avant la guerre en Ukraine, le fait que les méchants soient russes n’est que pur hasard, mais cette partie de l’histoire est certainement la plus réussit car elle donne tout son sens au délire des mensonges et surtout à l’ampleur que cela peut prendre lorsque l’auteur des fausses vérités ne les assume pas . Olivier Barroux maintient son cap et à de très rares moments se perds dans une narration un peu trop lourde.
En revanche, comme d’habitude les seconds rôles sont savoureux, à commencer par Artus (Si on Chantait) qui continue d’illuminer de son style et de son jeu pour venir en contre-point de son frère. Catherine Hosmalin (Mince Alors 2) et Karim Belkhadra (Jusqu’ici tout va bien) jouent des parents un peu perdus avec les mensonges de leur fils mais également offrent une prestation d’une drôlerie schizophrène lorsque suite à un mensonge de leur fils ils doivent le détester.
Pour Conclure « Menteur » est une adaptation d’un film québécois par Oliver Barroux, qui fonctionne et fait rire, même si l’intrigue se perd parfois dans des questions restées en suspens ou que le rythme se perd dans de bons sentiments. Pour le reste l’ensemble est sympathique et nous fait passer un agréable moment