L'histoire de la famille Targaryen, près de 200 ans avant les événements de « Game Of Thrones ». Alors que le Roi Viserys règne sur Westeros, la question de sa succession inquiète. Sans progéniture mâle, qui prendra sa suite ? Avec pas moins de 10 dragons adultes sous leur contrôle, les Targaryen dominent le Royaume des Sept Couronnes depuis fort longtemps. La seule puissance capable de les renverser est la Maison Targaryen elle-même. Les tensions, trahisons et jalousies qui secouent le clan en interne leur seront-elles fatales ?
La société HBO, a toujours su se tenir en avant de toutes les séries qui fleurissent chaque année sur les écrans américains, avec un goût certain pour les produits originaux, parfois choc (Oz), toujours en explorant des univers souvent mal traités par les créateurs de séries américaines, pour en faire des événements, comme celui des vampires dans « True Blood » ou encore celui du western avec « Deadwood ». Mais comment rebondir avec un carton tel que « Game of Thrones » ?
Exit David Benioff et son co-équipier D.B. Weiss accusés par George R.R. Martin, de l’avoir évincé et s’être trop éloignés de son œuvre. Place à Miguel Sapochnick qui avait déjà travaillé en tant que réalisateur sur « Game of Thrones » mais qui réalisa également « Finch » en 2021 avec Tom Hanks pour Apple TV, et Ryan J. Condal, déjà créateur de la série « Colony », mais qui arrive ici sur l’œuvre de Martin avec un regard neuf. Faire un spin-Off, par essence est une entreprise risquée tant les fans attendent avec une certaine inquiétude tout ce qui touche à leur série préférée et mettent la barre très haut dans l’exigence attendue. Ici les auteurs s’approprient un autre roman de George R.R. Martin, qui se situe 200 ans avant « Le Trône de fer » : « Fire & Blood » sorti en 2018 soit, un an après l’ultime saison de « Game of Thrones ».
Impossible évidemment de ne pas faire le parallèle avec la première série, puisqu’elle ambitionne de de nous raconter l’histoire des Targaryens et que l’on s’attend à y retrouver tous les codes de l’œuvre de Georges R.R. Martin. Et si la mise en scène à cela d’être tout aussi impressionnante dans ses environnements, dans la beauté de certaines scènes notamment celle des dragons. Force est de constater que la mise en place est extrêmement longue et qu’il faut attendre au moins le quatrième épisode pour commencer à trouver des personnages qui se détachent un peu de la masse et que nous pourrions affectionner, comme cela fut le cas avec Ned Starck dans « GOT ». Rajoutez à cela un bond dans le temps, et un changement d’actrice au bous de trois épisodes et l’on comprendra vite que la série a pour but de casser les codes et de nous amener à une nouvelle narration, moins choquante, moins racoleuse aussi.
Alors, nous allons commencer par nous faire des ennemis, en disant que cette première saison ne semble être qu’une mise en bouche qui ne demande qu’à prendre de l’ampleur ! Et cela se voit dans cette première saison, avec cette mise en place longue des personnages et cette intrigue qui a bien du mal à s’imposer. Nous comprenons très vite que le mauvais garçon, n’est autre que Daemon Targaryen (Impeccablement joué par Matt Smith (Morbius)) et qu’il va cristalliser tous les courroux des autres maisons. Petit à petit un nouveau monde se dessine, un monde où les Marcheurs blancs n’existent pas, où le Mur n’est pas encore construit et où chacun est à sa place et les Targaryen à la tête du pouvoir. Mais il est bien difficile de s’attacher à l’un des personnages tel que Rhaenyra Targaryen (Jouée par deux actrices : Milly Alcock (Pine Gap) qui interprète la princesse jeune, puis Emma D’Arcy (Baptiste) lorsqu’elle est adulte), dont on comprend vite qu’elle est la « Daenerys » de la série, et qu’elle devrait jouer un rôle majeur dans cette lutte des pouvoirs qui commence à se mettre en place. Le style de l’auteur y apparaît toujours aussi riche, mais moins percutant que lors de « GOT ».
Heureusement, les auteurs en ont sous le pied, et l’aspect épique qui faisait tellement défaut aux premiers épisodes, commencent à apparaître en milieu de saison et finit (Enfin !) par nous emporter pour ne plus nous lâcher. Et c’est tant mieux, car « House of the Dragon » apparaît soudainement comme un immense puzzle qui, comme lors de cette discipline, met toujours un peu de temps à se mettre en place pour ensuite laisser découvrir de grands morceaux de l’œuvre finale et nous ravit. Pari gagnant donc pour cette nouvelle série, à la tête de laquelle un George R.R. Martin, particulièrement vindicatifs sur les concurrents ou sur les Showrunners de « GOT », et bien décidé à reprendre les rênes de son Œuvre, même si cela doit passer par un peu de patience avant de dérouler un final percutant.