La planète Jillucia, autrefois paisible, a été colonisée par l’empire Gavanas. Son peuple vit désormais sous le joug du tyrannique Rockseia XII. Refusant de plier face à l’ennemi, le chef des Jilluciens s’en remet au Dieu Liabé en dispersant huit noix divines à travers l’univers qui, selon la légende, seront capables de découvrir les huit valeureux guerriers qui uniront leurs forces en vue de libérer la planète occupée…
Alors Attention ! Voici un film Japonais qui marqua le cinéma Nippon, mais pas le cinéma international en tant que tel, la faute d’un rouleau compresseur dont il s’inspira : « Star Wars ». Et le « Dont il s’inspira » est un doux euphémisme, tant on retrouve beaucoup de choses venues de la saga Lucas, mais nous y reviendrons un peu plus tard. Car « Les Evadés de l’Espace », c’est surtout le film qui donna naissance à une série mythique pour tous les enfants dans les années 80 : « San Ku Kaï ». Et oui, alors que le film en lui-même est quasiment inconnu dans tout le reste du monde, la série qui se passe 200 ans après les faits racontés dans « Les Evadés de l’Espace » a fait un carton planétaire, notamment car elle permettait d’avoir une sorte de Star Wars à la TV, toutes les semaines.
Pourtant l’histoire des « Evadés de l’Espace » est sans commune mesure dans l’univers du cinéma Japonais de la fin des années 70. Plus gros budget pour un film de ce genre, et surtout une inspiration directe de « Star Wars » de George Lucas. Le film américain sorti aux Etats-Unis en 1977, est un tel carton que les patrons de la Toei, grande maison de production Nippone qui donna naissance à des séries majeures comme : « Goldorak », « Candy », « Albator » ou encore « Capitaine Flam », se donna comme objectif de réaliser également son propre « Star Wars ». Pour cela ils vont demander à Shotaro Ishinomori, qui signera là son premier scénario et surtout à Kinji Fukasku (Battle Royale), réalisateur spécialisé dans les films de Yakuza, de se lancer dans cette copie du succès américain, avec comme objectif, « Star Wars » ne devant pas sortit au Japon avant la fin 78, de réaliser le film en un temps records (50 jours). Le pari est tenu, et voici donc le résultat : « Les Evadés de l’Espace ».
Et nous n’allons pas nous mentir, tout y est : une musique qui ressemble à la composition de John Williams mais avec des notes inversées, une héroïne féminine qui répond au doux nom de Meia, une princesse tout de blanc vêtu, un empire qui sème la terreur dans la galaxie, Une planète transformée en vaisseaux spatial, des combats dans des petits engins dans des gorges, et même la possibilité de faire exploser la fausse planète par un tir précis. Tout y est, mais en moins qualitatif, beaucoup moins qualitatif, pour ne pas dire presque ridicule. Et pourtant, il est quasiment impossible de ne pas se laisser prendre au piège de ce Space Opéra Japonais qui fut réalisé, sans les moyens d’ILM, avec que de la prise directe, des vaisseaux tenus par des fils, nous pourrions presque les voir, sans assistance par Ordinateur, et de véritables explosions.
Alors, oui, il est certainement possible qu’aux yeux de l’Occident plus habitués à l’époque à ces avancées technologiques que nous offrent les américains en cette fin de décennie 70’s, mais ici, même sous ses airs kitsch et mal ficelé, « Les Evadés de l’Espace » a su trouver des idées que l’on retrouvera dans les deux autres volets « Star Wars ». Repompage ou simple hasard, l’histoire nous le dira peut-être un jour. Une chose est sûre, ce film est une bouffée d’énergie presque artisanale qui nous fait sourire plus qu’elle nous passionne, mais qui a le mérite de ne pas laisser indifférent. Et puis ce film a donné naissance à « San Ku Kai » quand même.