À seulement 17 ans, Jean Harlow frappe aux portes des studios dans l’espoir de décrocher un rôle. Sa mère et son beau-père comptent sur elle pour ramener de l’argent à la maison. Son physique avantageux et sa chevelure blond platine lui valent un certain nombre de propositions mais la jeune femme refuse de se compromettre. Elle fait alors la rencontre de l’imprésario Arthur Landau qui jure de faire d’elle une immense vedette. Jean réussit à s’imposer en tournant des séquences burlesques et décroche enfin un contrat avec un grand producteur…
Réalisé par Gordon Douglas (Des monstres attaquent la ville, F comme Flint), Harlow, la blonde platine est une somptueuse adaptation du best-seller Jean Harlow, biographie intime, retraçant la vie de la plus célèbre « blonde platine » du cinéma, surnom qu’elle acquit depuis le tournage du film éponyme de Frank Capra et qui contribua à sa légende. Sous les traits de l’incroyable Carroll Baker (Les Grands Espaces), Harlow, la blonde platine retrace l’ascension d’une étoile filante au succès fulgurant, morte à 26 ans, et plonge dans l’univers aussi impitoyable qu’insouciant du Hollywood des années 1930.
Ce qui surprend dés le départ c’est la complaisance avec laquelle le réalisateur, comme le biographe, vont traiter Jean Poe Harlow, la mère de la star, dont on sait, maintenant qu’elle joua un rôle majeur dans le décès de sa fille. En effet, adepte de la secte Science Chrétienne, et alors que sa fille souffre un martyr, du fait d’une infection rénale, certainement due aux coups reçu lors de sa nuit de noces par son mari Paul Bern, Jean Poe Harlow refusera de faire transférer sa fille à l’hôpital s’en remettant à la justice divine. Malgré les suppliques de Clark Gable, de son manager et d’un producteur, rien n’y fera jusqu’au moment où Arthur Landau, le manager et les médecins enlèvent la star souffrante et la conduisent à l’hôpital. Mais il sera déjà trop tard, Jean Harlow ne survivra pas.
Et si le film prend soin de montrer à quel point les femmes étaient mal considérées dans un milieu où les hommes imposaient une loi patriarcale sans vergogne, il dessine une mère aimante, dépassée, mais présente et élude le côté tyrannique de son management envers sa fille. Le film n’en demeure pas moins une œuvre sincère sur des conditions que vécue la jeune femme dès ses débuts. Avec des rôles qui lui étaient confiés sans grand intérêt dans des productions où la jeune femme servait surtout de souffre-douleur. Il montre également une jeune actrice consciente du charme qu’elle provoque, mais qui, peut-être à la différence de l’autre star Blonde Platine, mais au destin tout aussi tragique, qui viendra ensuite : Marilyn Monroe, Jean Harlow cherchait avant le grand amour et se refusait aux avances des hommes. Le film de Godron Douglas, s’intéresse d’ailleurs surtout à cette facette de l’actrice et lui donne tout son sens, en n’exagérant quasiment rien de l’attitude des producteurs, réalisateurs et autres chef de casting, qui n’avaient que très peu d’égard envers ces jeunes femmes venues tenter leur chance à Hollywood.
Et c’est la prestation de Carroll Baker, une actrice un peu oubliée, mais dont la carrière fut jalonnée de beaux succès comme : « Géant » de George Stevens en 1956 ou encore « Les Cheyennes » de John Ford en 1964, qui marque les esprits. L’actrice se laisse habiter par le personnage de Jean Harlow, et lui donne une certaine innocence et une certaine force. Jamais dans l’outrance gratuite, elle sait s’amuser avec sa prestation pour jouer sur différents tableaux entre la légèreté parfois innocente et la douleur de ne pouvoir réellement atteindre son rêve : Être aimée et aimer en retour.