Deux ans après avoir survécu seul sur l’île hostile de Val Verde, Jack Mimoun est devenu une star de l’aventure. Le livre racontant son expérience est un best-seller et son émission de télévision bat des records d’audience. Il est alors approché par la mystérieuse Aurélie Diaz qui va ramener Jack Mimoun sur Val Verde pour l’entraîner à la recherche de la légendaire Épée du pirate La Buse. Accompagnés de Bruno Quézac, l’ambitieux mais peu téméraire manager de Jack, et de Jean-Marc Bastos, un mercenaire aussi perturbé qu’imprévisible, nos aventuriers vont se lancer dans une incroyable chasse au trésor à travers la jungle de l’île aux mille dangers.
Beaucoup d’artistes sont tentés par la réalisation, surtout lorsqu’ils ont écumé depuis un bon nombre d’années les plateaux de cinéma et qu’ils ont su créer un personnage, au fil du temps. C’est le cas de Malik Bentalha qui a décidé de passer derrière la caméra, mais pas tout seul. Pour cela il s’est d’abord fait aider, pour l’écriture du scénario par Tristan Schulmann (Un Vrai Bonhomme) et Florent Bernard (La Flamme), puis à la réalisation par Ludovic Colbeau-Justin. Et pour ses premiers pas, le comédien a décidé de porter à l’écran une histoire d’aventure, comme une sorte d’hommage aux aventures de l’archéologue le plus célèbre de la planète qui reprendra du service en Juin Prochain : Indiana Jones.
Mais voilà, tout le monde n’est pas Lawrence Kasdan et, surtout, tout le monde n’est pas Steven Spielberg ! Et si l’ambition est louable, le résultat, lui, est très en-dessous des attentes. D’abord parce que le film ne décolle jamais totalement, surtout en ce qui concerne les personnages. Rien ne se dégage et surtout rien ne vient nous surprendre. Tout est tellement balisé que cela en devient presque ridicule. Et même si la base du scénario n’est pas totalement ratée, puisqu’elle suit le parcours d’une jeune femme qui va s’associer avec un aventurier pour aller retrouver les traces de son père et surtout achever son œuvre et ses recherches, ce sont surtout les choix scénaristiques autour des personnages qui posent problème, parce qu’ils sont trop appuyés dans leurs personnalités et que leur première apparition donne déjà toutes les clés de l’intrigue. A notre grand désarroi bien sûr, puisque du coup cela retire toute l’essence même de ce type de film, aucun effet de surprise et surtout aucune originalité.
Et puis il y a l’humour, essence même de ce film, spécialité de son auteur et comédien principal. Mais là, rien de bon à se mettre sous la dent, les punchlines tombent à plat quasiment à chaque fois, même lorsqu’elles sont dites par François Damiens (Les Cow-Boys) ou par Jerome Commandeur (Irréductible). Chaque scène est tellement balisée que l’on perçoit d’avance ce qu’il va se passer, les dialogues sont tellement convenus et les personnages tellement appuyés que l’on peut anticiper sans trop d’erreur chacune de ses répliques, même celles censées être drôle. Autant dire que l’on subit ce film, plus qu’on ne l’apprécie et c’est bien dommage, car Malik Bentalha partait avec un capital sympathie assez élevé.
Mais là, malheureusement, impossible de sauver quoi que ce soit de ce naufrage si ce n’est éventuellement la qualité des décors qui parviennent à nous dépayser, même si, de la même manière que le reste du film, il manque cruellement de quelque chose de plus imposant de plus remarquable. A l’instar du trésor où tout est trop en ordre pour être vrai et que l’on pourrait presque remarquer les joints qui soudent les plaques représentant les tas de pièces en or. C’est bien dommage parce que l’on rêve d’un film comme celui-ci, français et ayant assimiler toutes les qualités et tous les avantages des productions américaines. Parions que « Jack Mimoun et les secrets de Val Verde » n’est qu’un premier essai et que le prochain saura trouver les clés nécessaire pour nous embarquer.