S’il est un exercice un peu compliqué au cinéma, c’est bien l’adaptation de bande dessinée ou de jeux vidéo. Les échecs dans le domaine sont tellement nombreux que l’on admire les films les moins ratés comme le Nicky Larson de Philippe Lacheau.
Mais, de mémoire de cinéphile, s’il y a un ratage dantesque pour une adaptation d’un jeu vidéo en film c’est bien « Super Mario Bros ». 30 ans après, cette réédition en Blu-Ray sortie opportunément par Pathé avant la version animée d’Illumination nous donne l’occasion de jeter un œil sur ce film peu diffusé, peu édité et souvent caché.
Cette production indépendante a été possible par un accord donné un peu trop rapidement par Nintendo. Il ne reproduira pas une seconde fois cette erreur et veille désormais de très près sur la gestion des licences accordées.
Même si la production de cette version de Mario avec des acteurs n’a pas bénéficié des moyens financiers d’un grand studio. On peut dire que la réalisation est plutôt soignée avec des décors nombreux (on se croirait dans des décors de clip MTV !), des effets spéciaux tout à faire correcte et un accompagnement musical correct.
Ce qui cloche c’est absolument tout le reste.
On peut commencer par l’histoire qui tente de lier le monde de Mario avec le monde réel. On passe donc dans une autre dimension. Le super vilain veut rendre alors envahir le monde et dé-évoluer l’humanité pour la ramener au niveau de notre ancêtre, le singe. Bref, un monde parallèle aussi évolué que le nôtre cherche à nous faire régresser. Le pitch ne tient pas des masses. On va dire que l’histoire est prétexte. Les dialogues sont à l’avenant avec quelques répliques d’anthologie comme « J’aime le propre et le sale, c’est comme la boue : propre et sale en même temps ». Il fait peur le méchant !
Il reste difficile de lier les acteurs avec les personnages du jeu vidéo. Mario est le moins pire. Luigi est déjà plus éloigné. La princesse Daisy n’a de princesse que le nom (elle finit même en pseudo -Tomb Raider). Les ennemis n’ont que leur nom comme lien. Dans le jeu beaucoup de monstres ont une grosse tête et un petit corps. Dans le film, c’est exactement l’inverse : des géants à petites têtes. En fait, rien ne lie le film à l’univers de Mario à part quelques tunnels et des canalisations géants.
Alors, vous avez compris que, factuellement, le film « Super Mario Bros. » est particulièrement mauvais. Est-ce que si on le regarde, 30 ans plus tard, avec un bon verre, des bonbons et quelques copains, peut-on en tirer une certaine satisfaction ?
Notre verdict est malheureusement sans appel. Non, le film est tellement navrant que l’on peut imaginer des activités pour rendre le visionnage plus intéressant :
– Jouer au loto des personnages : associer les personnages du jeu aux acteurs qui les jouent dans le film. Difficulté supplémentaire : trouver le point commun entre les deux !
– Couper le son et improviser des dialogues plus drôles en direct.