Luffy et son équipage s’apprêtent à assister à un festival de musique attendu avec impatience. La chanteuse la plus populaire du monde, Uta, va monter sur scène pour la première fois. Celle qui n’est autre que la fille du légendaire pirate Shanks Le Roux va révéler la puissance exceptionnelle de sa voix qui pourrait bien changer le monde…
Difficile de parler de « One Piece Film RED » sans se faire des ennemis, tant ce manga véritable phénomène dans le monde avec ses 428 Millions d’exemplaires vendus dans le monde dont 28 Millions en France, est voué en un certain culte par les fans. Du coup difficile, pour un réalisateur non initié de s’approprier l’univers sans être attendu par une horde de fans armés de fourches et de torches, près à en découdre que ce soit contre le réalisateur qui aura eut l’outrecuidance de mal s’approprier, d’après eux, les préceptes de l’œuvre et dans le cas inverse ceux qui auront la suffisance de dire du mal du film.
En ce qui concerne, donc, « One Piece Film RED », autant dire que le résultat est mitigé avec une œuvre qui se tourne vers les fans, avec la présence d’un floppée de personnages venus pointer le bout de leur nez dans cette histoire qui tourne, surtout, autour de la chanteuse qui souhaite rendre le monde meilleur et se laisse dépasser par son vœux le plus cher, venus d’un passé particulièrement douloureux. Du coup, Luffy, d’habitude le héros du manga, qui est à la recherche du Trésor qui le fera devenir le roi des pirates, passe au second plan et est même parfois remisé de côté par une histoire qui semble vouloir s’éloigner des livres pour créer une histoire originale (Nous l’avons vu avec Astérix et Obélix, par exemple, en France, c’est un pari risqué), tout en conservant des repères pour les fans. Ici ces derniers, sont cette pléthore de personnages qui viennent participer à l’histoire, mais dont le traitement est beaucoup trop léger pour être totalement convaincant.
C’est d’ailleurs le principal défaut de ce long métrage d’animation que de manquer d’un scénario solide pour pouvoir justifier cet écart et permettre à tout le monde de s’y retrouver. Car si les fans sont dans le collimateur de la Toei, derrière la production, ce sont également les néophytes qui sont visés, d’où le choix de s’écarter de l’intrigue première pour que tout ce petit monde puisse se retrouver. Le problème c’est qu’avec un scénario, bien trop léger, qui tourne uniquement autour de Uta, la chanteuse, les scénaristes n’ont pas sur développer une histoire qui puisse nous permettre de bien comprendre toutes les pistes de réflexion. Et même si l’on va gratter un petit peu, notamment en ce qui concerne cette question universelle : « Que serions-nous prêts à sacrifier pour avoir un monde sans souffrance ? », son traitement reste trop superficiel et la mise en scène hystérique, malgré une animation qui a fait le choix de la pluralité de styles, nous laisse plus souvent au bord de la route que dans le train, qui nus ferait nous jeter sur les livres pour en savoir plus.
Ne reste, pour conclure, que l’utilisation des chansons, qui s’accorde totalement avec l’intrigue. Ce n’est pas forcément gênant d’autant que cela permet de connaître un peu plus la -Pop, pour ceux qui ne connaissent pas et notamment à travers les chansons interprétées par la chanteuse Ado en Vo (Hoshi en VF). Rien de bien choquant de ce côté-là, d’autant qu’elles sont utilisées pour renforcer la narration, et même si certaines ne semblent pas apporter grand-chose, elles ne viennent pas non plus dénaturer l’œuvre, bien au contraire.