« L’incroyable Alligator » : Un crocodile géant grandit dans les égouts de Chicago en se nourrissant de déchets provenant de laboratoires. Il décide un jour de remonter à la surface...
« Alligator II : La Mutation » : Victime des déchets toxiques déversés dans son marécage, un alligator mutant, devenu géant, s'attaque aux habitants de la petite ville voisine en passant par les égouts. Personne ne croyant les rares témoins ayant aperçu le monstre, les meurtres se multiplient. Une scientifique et un flic mènent l'enquête...
Bon, nous n’allons pas nous mentir un coffret réunissant les deux films « L’incroyable Alligator » et « Alligator 2 : La Mutation » prête à sourire, tant ces deux films ne font pas, à proprement parler, des films marquants du cinéma américain. Et pourtant ! Dans le monde des années 80 et 90, à une époque où les vidéoclubs étaient une unique porte ouverte sur l’évasion et pourquoi pas sur le monde, certains films trouvèrent des amateurs et devinrent, à leur manière, viraux, par leur particularité ou par leur manque d’originalité. Certains films considérés, maintenant, comme des chefs d’œuvres trouvèrent leur rédemption dans ce segment, comme une nouvelle renaissance, à l’instar de « Balde Runner » de Ridley Scott, conspué et boudé du public à sa sortie en salle, mais qui trouva sa voie et devint culte dans les rayonnages de ces officines culturelles.
Mais le vidéoclub, c’était également la porte d’entrée dans nos foyers et par la même occasion dans nos esprits de série B, à l’imagination fertile et aux moyens limités. Un sous genre qui continue de faire des victimes avec les idées les plus folles et les scénarii les plus insipides comme « Sharknado » en 2013 qui redonnait un souffle à ce type de films. Et alors que Joe Dante avait effrayé le monde en 1978 avec son film « Piranhas », dans lequel une nouvelle race de Piranhas créé par l’armée Américaine venait boulotter les touristes d’une station balnéaires, le scénariste John Sayles se lança dans l’écriture d’une autre créature terrifiante modifiée par un laboratoire : Un Alligator ! Et c’est son association avec le réalisateur Lewis Teague qui va lancer le projet et faire sortir ce film en 1980. Ce réalisateur qui réalisera, par la suite son chef d’œuvre « Cujo » en 1983, va nous proposer un film où un reptile fort peu crédible va dévorer des gens dans les égouts et en dehors.
A travers une enquête menée par un inspecteur et une scientifique, que personne ne croit, le film va alors accumuler les scènes où le saurien apparaît dans toute sa plastique (au sens propre du terme) sans grande imagination et avec des effets de caméras, ratés (N’est pas Spielberg qui veut !). Du coup si le film fonctionne tout de même, puisqu’il parvient à nous capter, c’est un peu le mystère de la série B : Plus le film est nul, plus il captive ! Car, ici le scénario accumule les caricatures, ne cherche pas à surprendre et la mise en scène encore moins, nous rions même lorsque les victimes se retrouvent dans la gueule de l’Alligator.
Alors forcément lorsque Jon Hess (Excessive Force) se lance, 11 ans plus tard, dans une suite, nous nous disons que nous ne pouvons pas tomber plus bas ! Et bien si ! Car ce deuxième volume accumule les mêmes erreurs, avec un Alligator moins présents et des dialogues encore plus insipides et des acteurs sous exploités cachetonnant, à l’instar de Dee Wallace (E.T. L’Extra-Terrestre). Ce deuxième volume n’arrive même pas à nous captiver et voir même suscite un certain ennuie par un véritable manque d’originalité.
Pour conclure, ce coffret est une idée intéressante, puisque l’éditeur nous propose de découvrir ou redécouvrir deux films de série B, un sous genre apprécié de certains cinéphiles, mais le résultat est tout de même implacable, ces films ne sont pas très bien réalisés et manquent cruellement, particulièrement le second de qualités narratives.