Après un combat acharné contre une tortue démoniaque, cinq justiciers qu’on appelle les "TABAC FORCE", reçoivent l’ordre de partir en retraite pour renforcer la cohésion de leur groupe qui est en train de se dégrader. Le séjour se déroule à merveille jusqu’à ce que Lézardin, empereur du Mal, décide d’anéantir la planète Terre…
Quentin Dupieux, le réalisateur le plus barré du cinéma français revient avec « Fumer fait Tousser », un drôle de titre pour un drôle de film. Sous forme d’hommage aux Sentaï, ces séries télévisées japonaises destinées au jeune public, le nouveau film du réalisateur est un fait une sorte de réflexion sur notre société et les dérives qui la heurtent depuis biens des années et particulièrement depuis la crise du Covid. Lui qui, depuis « Steak » en 2007, ne cesse de se forger un univers complètement barré, parti, à chaque fois, d’une idée un peu folle ou simplement d’une envie, n’a vue sa popularité que croitre que ce soit dans les médias ou auprès du public. Avec des films aux ombre d’entrées constant : « Incroyable mais vrai » (2022) 314 000 entrées, « Mandibules » (2021) 235 000 entrées, « Le Daim » (2019) 213 000 entrées, ou encore « Au Poste » (2018) 266 000 entrées, le réalisateur s’amuse et se construit un univers où des mouches géantes se retrouvent dans un coffre de voiture, où des super-héros en tenues de « Bioman » luttent contre des monstres et contre le tabagisme, rien n’est à sa place et pourtant tout est si ordonné dans le monde de Dupieux.
Dans « Fumer fait Tousser », donc, Quentin Dupieux nous entraine au cœur d’une équipe de super-héros en manque de cohésion, et que leur chef, un rat libidineux et dégoutant va envoyer en retraite pour créer un peu de cohésion pendant qu’un méchant menace de faire exploser la terre. Pendant leur séjour les membres de l’équipe vont se raconter des histoires qui font peur, et apprendre à se connaître. Mais sous ses faux airs de grand n’importe quoi, ce nouveau film semble le plus connecté tant il nous parle de la réalité, comme ces mises à jour qui n’en finissent pas, ou encore ces histoires de responsabilité que personne ne veut prendre lorsque cela va mal. A travers plusieurs sketchs, Quentin Dupieux va développer son intrigue, poser son regard décale sur le monde et sur les humains et comme il le dit si bien lui-même : « Fumer fait tousser » est certainement son film le plus connecté à notre monde. Alors certes, le film peut paraître inégal du fait de son découpage, mais il n’en demeure pas moins tout aussi réjouissant que ses précédentes réalisations et nous offre même des moments extrêmement drôle et poétiques en même temps comme le sketch avec Blanche Gardin (France), dont le personnage tente de sauver son neveu bloqué par les mâchoires d’une broyeuse à bois.
Ce qui fait la force de « Fumer fait Tousser », au-delà d’un scénario solide et original, c’est évidemment le casting qui semble tout acquit à la cause du réalisateur et s’amuse de cet univers barré et se laisse complètement embarqué par la vision et la mise en scène de Dupieux. Ainsi Gilles Lellouche (Le Grand Bain), Vincent Lacoste (Plaire, Aimer, et courir vite), Anaïs Demoustier (Sauver ou périr), Jean pascal Zadi (Tout Simplement Noir) et Oulaya Amamra (Fragile) livrent d’une grande précision et d’une parfaite maitrise tout aussi drôles qu’efficaces. Rajoutez à cela le reste de la distribution présente dans les différents sketchs comme Adèle Exarchopoulos (La Vie d’Adèle) et vous comprendrez à quel point le choix du casting est capital dans la réussite d’un film de Quentin Dupieux, et, encore une fois, « Fumer fait Tousser » en est la preuve.