Lors d'une partie de « Jumanji », un jeu très ancien, le jeune Alan est propulsé sous les yeux de son amie d'enfance, Sarah, dans un étrange pays. Il ne pourra s'en échapper que lorsqu'un autre joueur reprendra la partie et le libèrera sur un coup de dés. Vingt-six ans plus tard, il retrouve le monde réel par le coup de dés de deux autres jeunes joueurs.
Au début il y avait un roman de Chris Van Allsburg (Le Pôle Express), qu’il avait écrit en 1981 en pesant a ses interminables partie de « Monopoly » qui lui procurait beaucoup de plaisir au début, mais une grande frustration ensuite de n’avoir que des liasses de faux billets. Il rêvait à un jeu qui lui procure à chaque coup de nouvelles aventures. Il imagina alors un jeu de société dont le nom énigmatique venu de la langue Zoulou, signifiant « Plusieurs Effets », plongerait chaque joueur dans un monde en réalité et fiction. C’est alors que naquit « Jumanji ».
Le roman connut suffisamment de succès pour intéresser Hollywood, à qui l’auteur proposa une première version du scénario, qui fut ensuite retravaillé par Jonathan Ensleigh (Armageddon), Greg Taylor (Malin Comme un Singe) et Jim Strain (Les Sauveurs de l’espace). Toute l’équipe va alors livrer une histoire où des enfants, dans un premier temps dans les années 70, jouent à un jeu de société mystérieusement trouvé dans un grenier. Lors d’un lancé de dés, l’un des deux enfants est alors envoyé dans le jeu et y restera prisonnier pendant 26 ans, jusqu’à ce que deux autres enfants trouvent le jeu et se mettent à continuer la partie. Un début d’histoire qui va semer le chaos dans la vie des héros et dans la ville surtout. Et les auteurs de créer un film bourré d’aventures et de bons sentiments comme cela était souvent le maitre mot dans les années 80-90. « Jumanji » c’est un film qui n’est pas sans défaut, bien sûr, mais qui a le mérite d’assumer un divertissement pu jus et son scénario ne chercher rien d’autre que de livrer un message positif sur les relations familiales et sur le deuil.
Et ça, le réalisateur Joe Johnston, à qui l’on doit : « Captain America : First Avenger » (2011), l’a bien compris et sa mise en scène va totalement dans ce sens. Et si l’on peut reprocher à « Jumanji », des animaux qui ressemblent plus à des jouets qu’à de véritables bêtes sauvages qui vont venir semer le chaos, cela sert, évidemment, le film et s’inscrit totalement dans l’idée que les enfants jouent à un jeu et que, jamais, les bestioles, ne doivent être totalement crédibles. Mais là où le réalisateur gagne surtout des points, se situe dans la mise en scène et dans le montage dynamique qui permettent au film de garder une dynamique constante, dans laquelle, jamais le spectateur ne s’ennuie et où ce sont les personnages secondaires comme, le sheriff, par exemple, qui viennent apporter la dose d’humour nécessaire pour rendre l’ensemble à destination de la famille.
Et puis, bien sûr la grande réussite repose sur la qualité de la distribution. Si le rôle ne lui était pas destiné au départ (Tom Hanks était le premier choix, puis bien d’autres comme Harrison Ford, Kevin Costner ou Michael Douglas…), Robin Williams (Le Cercle des Poètes Disparus) porte le film sur ses épaules et son implication fait des étincelles comme d’habitude. L’acteur est virevoltant et oscille toujours entre humour et tendresse avec une aisance remarquable. Pourtant, il est ici moins axé sur son talent de faiseur de voix qui l’on rendu si célèbre, et parvient à rendre son personnage moins exubérant pour être plus touchant dans l’aventure. Face à lui la jeune actrice Kirsten Dunst, qui avait déjà brillé dans « Entretien avec un vampire » de Neil Jordan en 1994 et qui va ensuite devenir une star en passant dans les mains de Sam Raimi pour « Spider-Man » en 2002 ou encore chez Sofia Coppola et sa « Marie-Antoinette » en 2006, fait ici preuve d’une véritable qualité de jeu et son association avec Bradley Pierce (Le Petit Monde des Borrowers), un jeune comédien à la carrière bien remplie, mais qui s’est depuis éloigné des studios de cinéma, fait mouche et porte parfaitement le film. Et une mention spéciale pour David Alan Grier (The Patient) qui incarne parfaitement le contre-point humoristique de l’aventure et nous fait hurler de rire.