Le capitaine Bellabre, redoutable mais vieillissant chevalier du roi de France, est ridiculisé au cours d'un tournoi par un jeune inconnu, Pierre Terrail de Bayard. Les armées du roi de France doivent traverser l'Italie pour aller conquérir le royaume de Naples. Bellabre prend sous sa coupe le jeune homme, espérant se venger.
Après avoir été un roi de la comédie d’abord avec la troupe du Splendide et des succès comme « Les Bronzés » et sa suite en 1978 et 1979, ou encore « Le Père Noël est une ordure » en 1982, puis en solo avec des films comme « Pour Cent Briques t’as plus rien » d’Edouard Molinaro en 1982, Gérard Jugnot se lance dans la réalisation en 1984 avec « Pinot Simple Flic » et va commencer à façonner un personnage radicalement différent de ceux qu’il incarnait dans les films du Splendide, des rôles de loosers antipathique ou d’égocentriques faussement joviales. Avec Pinot c’est toujours un personnage maladroit, mais cette fois-ci, avec une humanité débordante et l’envie de toujours faire le bien en rapport avec ses valeurs. Un personnage que l’on retrouvera au fur et à mesure de sa carrière quelle qu’en soit sa peinture ou son époque. Le seul moment où il sortira de ce cadre se révélera un échec cuisant comme avec « Sans Peur et sans Reproche » en 1988, son troisième film en tant que réalisateur.
Et notamment, parce que le personnage autour duquel tourne le film, à savoir, le Capitaine Bellabre, incarné par le réalisateur lui-même. Mais voilà, cette fois-ci, le personnage interprété par Gérard Jugnot est un capitaine vieillissant et mauvais et l’humanité que l’on aime retrouver chez le réalisateur ne parviennent à trouver leurs places tout comme l’humour et les gags qui nous ont tant fait rire semblent ici bien mal annoncés et jamais en raccord avec l’attente du public. La scène e la joute par exemple est assez parlant, lorsque le Capitaine enfile son armure nous avons qu’il aura du mal à le faire, et lorsque le tournoi commence nous savons également que le personnage ne pourra gagner et chutera dans une position faite pour rire. Mais l’effet de surprise associé à celui de lassitude vont saper le travail de Gérard Jugnot.
C’est également ou peut-être, un défaut d’orgueil, car Gérad Jugnot voulait que sa nouvelle comédie soit, à la fois une possibilité pour lui de montrer qu’il savait tenir la direction d’un film nécessitant de grands décors et de la reconstitution et pour cela il voulait être au plus proche de la réalité, même dans les situations les plus absurdes, comme l’urine Portugaise, mais également par une certitude que son travail sur la comédie est suffisamment aiguisé pour pouvoir faire mouche. Seulement voilà, si la mise en scène est réussie et le scénario plutôt bien écrit, « Sans Peur et Sans Reproche » ne parvient jamais à trouver totalement sa voie et la direction d’acteur s’en ressent avec des comédiens qui se laissent aller en roue libre dans ce qu’ils savent faire mais pas plus.
Et du coup le film se retrouve sans cap, sans relief et se visionne comme un soufflet qui aurait raté sa cuisson. Jamais totalement drôle, jamais totalement réussi et des acteurs parfois irritants, à commencer par Gérard Jugnot dont les cris deviennent vite insupportables et dont le jeu n’a pas l’assurance de ces prestations suivantes qui sauront trouver la note juste pour nous toucher ou nous faire rire tout en nous émouvant. « Sans Peur et sans Reproche » est un premier faux pas, il en fallait un, dans une carrière qui brille par de subtile réalisation et des œuvres marquantes.