Horribilis
Slither
Sortie:
19/04/2006
Pays:
Etats-Unis
Genre:
Durée:
1h36 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Horribilis

par: Arnaud Weil-Lancry

Horribilis, c’est franchement horrible… Bon ok, le jeu de mots est lourdingue, mais facile, c’est sûr, pour un film bien remuant… D’un genre dépassé mais toujours pas démodé, Horribilis est le premier film d’un jeune nouveau, James Gunn… Et bien, quelles références mon ami…

L'histoire
Le jour où un météorite s’abat sur la petite bourgade de Wheelsy, Grant Grant, un propriétaire fortuné, voit sa vie basculer… En effet, au cours d’une virée nocturne, une créature étrange prend possession de lui…

La critique

Envie de vomir… ?
Plus qu’évocatrice, l’affiche de Horribilis a de quoi faire saliver : un style bien cradingue, gluant, rampant… et bien évidemment sexuellement orienté, si l’on tient compte des jambes bien galbées de la victime potentielle clairement affichée…Cela n’inaugure rien de bon, non ? En fait, plutôt oui… Premier film du scénariste James Gunn, Horribilis tire son épingle du jeu par sa multiplication de références, oscillant en permanence entre le film de monstres et le film de zombie… On y trouve de tout et pas des moindres : The Blob, Body Snatchers, Zombie… Pas loin d’un quart de siècle de références gores et horrifiques défilent pendant une heure et demie sous l’œil averti de ce jeune cinéaste doué…

Logiquement, les comparaisons ne tardent pas à tomber mais notre réalisateur en herbe parvient à insuffler à cette étrange œuvre immonde un très sympathique souffle burlesque. De situation bien sûr, mais ses interprètes ne sont pas étrangers à l’affaire : on retrouve le rare Michael Rooker, mais aussi Nathan Fillion, déjà découvert dans Serenity, l’ultime rebellion, l’amusant polar fantastique de Joss Whedon. Nos deux acteurs s’en tirent parfaitement, dans des interprétations qui leur sont complètement propres : Michael Rooker, éternellement inquiétant, Nathan Fillion en héros lourdaud à la réplique facile, parfait successeur des meilleurs années de Bruce Campbell…

En habile artisan du genre, James Gunn pompe allègrement sur Body Snatchers et autres The Thing mais n’hésite pas combler le plus exigeant des aficionados des maquillages les plus complexes…. En effet, amateur de la dimension « home-made » et artisanale des films des années 80, notre réalisateur a recours sans vergogne aux effets spéciaux mécaniques et prosthétiques. Les monstres principaux sont d’une réussite hors classe, si l’on tient compte des remous de dégoût suscités lors de la projection. A la fois dégoûtantes et soignées, ces créatures paraissent directement issues de l’univers dément d’un David Cronenberg ou d’un Clive Barker. Par ce choix très personnel, James Gunn oriente régulièrement son Horribilis vers les souvenirs d’un Cabal, et ce, au détriment d’un peu de gore et de personnalité… On rigole pas mal, on s’écoeure beaucoup, mais on s’horrifie somme toute assez peu… Enfin bon, pour une belle partie de rigolade entre amis, autant ne pas gâcher son plaisir…
 
A voir : avant dîner de préférence…
Le score presque objectif : 6,5/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : +1, qui a (encore) faim ?