V pour Vendetta
V for Vendetta
Sortie:
19/04/2006
Pays:
Etats-Unis
Genre:
Durée:
2h10 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

V pour Vendetta

par: Arnaud Weil-Lancry



Adapté d’une bande dessinée à succès, V pour Vendetta est arrivé sur nos écrans dans une relative indifférence, malgré une bien belle distribution, Hugo Weaving et Natalie Portman en tête. Le manque d’originalité du projet y est sans doute pour beaucoup…

L’histoire
Londres au 21ème siècle.
Rentrant chez elle trop tardivement un soir de couvre-feu, Evey Hammond croise le chemin de V, étrange vengeur anarchiste et révolutionnaire… Dès lors, plus rien ne sera jamais comme avant…

La critique

Renvoyer V pour Vendetta à son idée d’origine (une bande dessinée créée en 1981 par Alan Moore et David Lloyd) ne relève d’aucun intérêt, ce type de comparaison étant extrêmement réducteur, aussi bien pour l’œuvre littéraire, que pour l’œuvre cinématographique. Mais pourtant, ce premier film de James McTeigue en aurait grandement besoin, tellement sa personnalité paraît floue, empruntée et sans beaucoup d’originalité. De quoi est-il question au juste ? D’un futur post révolutionnaire et post-matrixien aux mains d’un pouvoir despotique, unilatéral et unipolaire. Inutile de chercher les précurseurs, il y en a beaucoup (trop). De Soleil Vert à Equilibrium en passant par Brazil ou Gattaca, le Grand Ecran a déjà été abreuvé de films aussi bien avant-gardistes que légèrement futuristes, mettant en scène un futur sombre, déprimant et conduit d’une main de fer par un pouvoir post-stalinien moral ou physique.

De la sorte, V pour Vendetta paraît déjà mal parti. Malgré des images très belles, des acteurs honnêtes et des scènes éprouvantes, le film de James McTeigue marche sur des plates-bandes déjà bien usées. La beauté de Natalie Portman et l’éblouissante rhétorique de Hugo Weaving ne parviennent nullement à cacher toute l’inutilité d’un tel film. Pourtant très soigné, V pour Vendetta ne décolle jamais, si ce n’est que d’un chouilla, grâce à une discrète et agréable histoire d’amour aussi bien naissante que mourante. Le constat si vulgairement affiché d’une réalisation produite et scénarisée par les frères Wachoswky n’est en rien un gage de qualité, ces derniers perpétrant au contraire l’idée d’un manque d’originalité flagrant de leur part. En effet, V pour Vendetta et leur œuvre-phare, Matrix, sont finalement trop proches pour qu’une quelconque initiative puisse être saluée. Cette histoire de vengeance d’un masque de cire malheureux échappe difficilement à l’ombre de leur précédente création, que ce soit par son ambiance colorée dans les tons noirs-verts ou dans son esprit révolutionnaire pro-libertaire. L’indissociabilité de la voix de Hugo Weaving de son interprétation de Mr Smith n’aide en rien à tout ce charivari, renvoyant continuellement au manque d’innovation de V pour Vendetta. Enfin, ses maladresses et ses étranges messages à deux vitesses ne peuvent que creuser le fossé par rapport au spectateur.

La note à attribuer demeurera honnête en regard du travail artistique effectué par le réalisateur et son équipe. En maigre consolation, il pourra se dire qu’il n’aurait sans doute pas pu faire mieux.

A voir : pas vraiment, non…
Le score presque objectif
: 6/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : 0, L’exemple même du film joliment fichu, mais sans la moindre originalité
Site officiel: V pour Vendetta