Silent Hill
Silent Hill
Sortie:
26/04/2006
Pays:
FR-JPN-US
Genre:
Durée:
2 h 7 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Silent Hill

par: Arnaud Weil-Lancry

Plus rares ces temps ci compte tenu de leur qualité hautement discutable, les adaptations cinématographiques de jeux vidéos comptent un nouvel élément dans leur rang : Silent Hill. Réalisé par Christophe gans, ce film d’horreur offre une étonnante réussite visuelle plombée par une absence importante de fond…

L’histoire
La petite Sharon rêve de plus en plus souvent à une ville nommée Silent Hill. Pour tenter de la sauver, sa mère, Rose, va l’emmener dans cette ville aussi étrange que lugubre. Bien mal lui en pris car les évènements les plus fous vont survenir…

La critique

Cinéphile de folie…
Authentique cinéphile et cinéphage (sa contribution à l’essor du marché asiatique en France peut en témoigner), Christophe Gans ne jouit pourtant pas d’une réputation flatteuse en tant que réalisateur. En effet, ses premières oeuvres, Crying Freeman et Le pacte des loups, bénéficiaient d’une forme aussi riche que leur fond était pauvre. Tenter l’adaptation d’un jeu vidéo à succès, qui plus est, horrifique, était donc un challenge risqué en regard des antécédents du réalisateur français, mais aussi compte tenu des ratages constitués par l’adaptation des Resident Evil. A ce jour, le monde vidéoludique de disposait que de Mortal Kombat dans la catégorie des réussites, auxquelles on ne rajoutera pas Silent Hill, aujourd’hui. Enfin, ce dernier demeure tout de même à quelques centimètres de la porte d’entrée…


Un soin de tous les instants…
Fidèle à sa réputation de puriste et d’obsédé du détail, Christophe Gans nous offre un spectacle visuel stupéfiant, il faut bien l’admettre. Poussant encore plus loin son goût du visuel, le réalisateur soigne chaque plan de Silent Hill, chaque mouvement de caméra, chaque séquence. D’une première demi-heure faisant en permanence référence au jeu vidéo (cadrage, éclairage, ambiance), Silent Hill fait de temps en temps penser à Final Fantasy Advent Children (Tetsua Numora) par sa perfection visuelle. Très peu de séquences sont dignes d’être jetées à la poubelle et l’impression est garantie sur les autres : la neige de cendres, les créatures étranges de la ville, la boucherie finale… Mais conformément à son habitude, le réalisateur du pacte des loups commet les mêmes impairs que pour ses précédents films en faisant l’impasse sur son scénario, presque complètement mis à la trappe. Si l’atmosphère de Silent Hill est travaillée au détriment du scénario, ce film d’horreur est néanmoins nettement plus réussi que les précédents films de Christophe Gans. Le je-ne-sais-quoi de personnalité et de cachet manque toujours, faisant de Silent Hill un énième film fantastique et horrifique ne se démarquant que pour son soin apporté aux images.

Enfin, pas tout à fait… En aficionados convaincu, les références au genre parsèment en permanence Silent Hill faisant de ce dernier un étrange melting pot gore et gothique. En passant par Event Horizon et Hellraiser, Christophe Gans imprime une forte dimension gothique à son œuvre en utilisant la dimension fantasmagorique du premier et celle masochiste du second. Le résultat en est souvent frappant à l’écran (passages dans la « dimension » vengeresse de Silent Hill et carnage à la Clive Barker). Toutefois, être appliqué ou respecteux ne suffit pas à réussir une œuvre cinématographique et Silent Hill pêche par son cruel manque de personnalité… Christophe Gans maîtrisant de mieux en mieux son sujet, gageons qu’il fera mouche la prochaine fois…
 
A voir : oui, même si le non n’est pas très loin…
Le score presque objectif
: 6,5/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : +1, uniquement pour le travail visuel
Site officiel: Silent Hill