A bittersweet life
Dal kom han in-saeng
Sortie:
10/05/2006
Pays:
Corée du S
Genre:
Durée:
1h58 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

A bittersweet life

par: Arnaud Weil-Lancry



Fidèle à l’esprit des polars made in Hong-Kong, A bittersweet life se veut en être le versant coréen. Mais est-ce que cela suffit à faire du film de Kim Jee-Woon une réussite ?

L’histoire
Un chef de gang suspecte sa maîtresse d’avoir une liaison avec un autre homme. Il charge alors son bras droit, Sun Woo, de la suivre et de l’éliminer s’il la surprend en flagrant délit…

A better tomorrow revisité par la Corée du Sud…
Les premières images de A bittersweet life suffisent à convaincre que le dernier film de Kim Jee-Woon n’a pas volé sa récompense du Prix de la Meilleure Photographie aux Blue Dragon Awards : image sombre et ténébreuse, éclairages splendides, photo divine. Parfaitement inscrit dans cette mouvance de films coréens mettant fortement l’accent sur leur visuel ultra-léché, A bittersweet life dépeint une tranche de vie tragique. Celle de Sun Woo, fidèle homme de main de Kang, qui se voit confié la mission délicate de l’assassinat probable d’une jeune femme. Seulement, voilà, face à cette situation critique, ce jeune homme aussi brutal que beau verra sa main hésiter… Pourquoi ? Par honneur, pitié, sensibilité, amour, loyauté ? Ces valeurs, si propres au cinéma de triades de hong-kong, ne sont pourtant pas abordées ici. Malheureusement.
De Park Chan-Wook à John Woo…
D’une longueur importante (1h58min), A bittersweet Life a toute latitude pour explorer ces notions si bien exposées dans les éternelles trilogies chinoises du Syndicat du Crime et Infernal Affairs. Seulement voilà, si la marque de Park Chan Wook est bien présente, Kim Jee-Woon oublie le principal : l’intensité et l’attachement aux personnages. Des images magnifiques et une musique mélancolique ne peuvent suffire à insuffler à une œuvre cinématographique toute l’énergie nécessaire. Les personnages se doivent d’être riches, sentimentaux ou chargés en histoire, comme savent si bien le faire les réalisateurs hongkongais depuis plus d’une trentaine d’années. Cette intensité n’est toutefois pas absente mais semble reléguée en permanence à de très brefs instants durant lesquels ce film de gangsters coréens relâche toute sa violence et sa mélancolie. Par ces très brefs pics, A bittersweet life justifie la présence du spectateur dans la salle mais ce dernier ne peut s’empêcher de demeurer sur sa faim. Celle d’un film dont le caractère inachevé n’est que partiellement contrebalancé par une tristesse et un romantisme omniprésents.

D’une plastique remarquable, le dernier film de Kim Jee-Woon prouve (une fois de plus) que le 7ème art coréen fait partie des plus grandes révélations cinématographiques de ces dernières années. Mais il prouve aussi que c’est un cinéma encore jeune qui aura besoin de toute sa maturité pour atteindre son apogée.

A voir : pour la photo...
Le score presque objectif : 7/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : +2, si vous êtes curieux et amateur de cinéma coréen