Hooligans
Hooligans
Sortie:
31/05/2006
Pays:
Ang. / EU
Genre:
Durée:
1h50 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Hooligans

par: Arnaud Weil-Lancry

Avec Hooligans, Elijah Wood écorne légèrement son image de sex-symbol minet et apeuré. Car si cette première création de Lexi Alexander est une presque réussite, c’est uniquement grâce à ses acteurs…

L’histoire
Renvoyé de Harvard pour un délit qu’il n’a pas commis, Matt Buckner retourne chez sa sœur, en Angleterre. Là-bas, il découvre la fièvre du football, mais surtout, les clubs, en particulier le GSE et son charismatique leader, Pete Dunham…

La critique

Cru et dur…
On ne peut pas dire que Hooligans y aille par quatre chemins : le premier film de Lexi Alexander est direct, rude et efficace. Etrange contraste entre ce film d’une brutalité âpre et une femme en tant que réalisatrice. Pour une première œuvre, Hooligans, s’il n’échappe pas aux écueils des débutants, est sacrément marquant.


Quelles sales tronches…
Inévitablement inspiré du quotidien de ces supporters anglais hyper violents, Hooligans affiche pourtant une étrange parenté avec West Side Story : des gangs, des bastons, des tronches, des leaders. En particulier Pete Dunham, frère du légendaire Major, anciennement chef d’un des clubs les plus redoutés d’Angleterre, GSE. Son interprète, Charlie Hunnan, crève l’écran et les enceintes par son accent au scalpel, sa voix de stentor, et son visage doux-affreux. Quoi de plus logique que le « Yankee » Matt ne fasse que répondre à son appel et rejoigne ce groupe de fanatiques pour lesquels le football n’est qu’un prétexte pour s’affronter dans des rixes sans fins et des provocations incessantes. Affirmation de soi, virilité brutale, appartenance au groupe, tout y est. Parfois un peu trop, Lexi Alexander ne ménageant pas les effets faciles, entre ralentis et plans fixes, mais aussi manque de rythme et évidences. Pareillement, ce monde si cloîtré est parfois juste un peu trop effleuré sans être complètement montré du doigt. Lexi Alexander ne condamne en rien ses « héros », mais se contente de décrire une réalité certaine et ultraviolente. On pourra y voir un parti pris objectif comme subjectif, au grand dam de certains.

Ces griefs ne sont toutefois que bien benins face à l’impressionnante énergie exprimée au travers de Hooligans, qui fait sans doute office d’école de la vie pour tous ces durs à cuire revêtant une toute autre peau le temps d’un match. Logiquement, notre Matt est rapidement accepté, même si les clichés ne sont pas toujours agréables à voir. Morceaux de violence et gueules béantes, les combats rappellent souvent Fight Club de par leur besoin d’existence : le groupe, la douleur, et le sang… des travers décriés par certains, comme le fut le film de David Fincher à sa sortie. La morale un peu trop coulante vient un peu atténuer cette peinture virile de la solidarité mais n’en enlève en rien toute sa violence.

A voir : plutôt oui…
Le score presque objectif : 7/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : +1, malgré des critiques papiers mauvaises, un film très authentique
Site officiel : Hooligans