Un nouveau Pixar, c’est toujours un événement. Quand en plus c’est John Lasseter, son créateur, qui s’y colle, on piaffe. Et même si les premières images ne donnaient pas vraiment envie, le résultat vous emmènera beaucoup plus loin que vous ne l’espériez…
Cars
Titre original : Cars
USA, 2006
Réalisateur : John Lasseter
Acteurs : voix en VO : Owen Wilson, Paul Newman, Bonnie Hunt, Michael Keaton ; voix en VF : Guillaume Canet, Cécile de France, Bernard-Pierre Donnadieu, Samuel Le Bihan
Musique de : Randy Newman
Durée : 1h35
L’histoire
Flash McQueen est une voiture de course à l’avenir radieux, mais qui ne pense qu’à lui-même. Égaré en rejoignant une course, il se retrouve dans une petite ville en déclin, loin du rythme trépidant des villes. Cette expérience va bien entendu lui faire toucher de la roue d’autres valeurs…
La critique
Et pourtant, ça ne me tentait pas. Aucun intérêt pour les voitures (une histoire avec rien que des voitures, ça m’ennuyait d’avance), une bande-annonce qui ne donnait vraiment pas envie. Et pourtant, j’ai marché, j’ai couru (j’ai roulé !). Alors je n’ose imaginer le plaisir que prendront les fans de voitures à voir ce film. Mais commençons par le commencement.
Comme tous les Pixar (sauf les Indestructibles qui en avait été honteusement spolié), ça commence par un court-métrage, pas tout à fait aussi drôle que le mythique For the birds, mais tout de même excellent. Puis nous passons à Cars. On connaît déjà l’histoire : un petit con prétentieux qui va découvrir la vie, s’apercevoir qu’il n’est pas tout seul, en devenir meilleur, et bien sûr il triomphera à la fin grâce à ce qu’il a appris en n’étant plus un petit con. Franchement, ça faisait pas vraiment saliver. Et le film suit à peu près cette trame, avec des voitures, et des personnages à vrai dire pas si réussis ni intrinsèquement intéressants que ça. Alors pourquoi c’est si bien ? En fait, je pense que la qualité du film qui emporte tout, c’est la sincérité : de son histoire, de son propos, de ses personnages, de toute l’entreprise. Si on y ajoute un propos hautement idéaliste et pas moralisateur (contrairement au Monde de Némo, par exemple), et une touche de nostalgie et de nature, l’histoire arrive à vraiment nous toucher. Et on est accroché à la rédemption d’une voiture de course et d’une petite ville automobile, et je peux vous assurer qu’on vibre en même temps que les personnages.
En plus, c’est un Pixar. Ce qui nous assure son lot de bonnes idées (les tracteurs !), et surtout une qualité d’animation irréprochable. Et sur ce plan, l’irréprochabilité est irréprochable. Tous les plans sont superbes, tant au niveau des décors désertiques et accidentés qu’au niveau des personnages, dont l’aspect de voiture ne choque pas une seule seconde. La richesse de chaque image, le souci du détail, ont été poussés à leur extrême, et le design des personnages les rend aussi crédibles quand ils roulent que quand ils discutent. Bizarrement, on rit moins que dans les derniers Pixar (car il y a moins de gags), le film se permet peu de délires pour rester dans son propos, mais l’expérience reste tout même inoubliable. Seul bémol : la musique country assez basique (et oui, toujours Randy Newman), et la réapparition de chansons qui n’auraient dû avoir comme mérite que d’être coupées au montage. Mais à part ça, il n’y a pas un temps mort dans le film, et si le spectateur se sent petit à petit impliqué, et sera à fond dans le film pour tous les enjeux finaux. Sans renier la qualité des autres Pixar, lesquels distillaient vraiment de l’émotion ? Et surtout, ne ratez absolument ABSOLUMENT PAS la première moitié du générique de fin !
A voir : absolument, mais vous avez le droit d’y aller à pied
Le score presque objectif : 8,5/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : +3, même si votre a priori est mitigé
Sébastien Keromen