Poséidon
Poseidon
Sortie:
14/06/2006
Pays:
Etats-Unis
Genre:
Durée:
1h38 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Poséidon

par: Arnaud Weil-Lancry

Poséidon est le dernier film de Wolfgang Petersen, en passe de devenir l’un des réalisateurs maudits de Hollywood… Enfin, presque… car si sa dernière œuvre n’est pas un chef d’œuvre, ce film aquatique est quand même sa meilleure production depuis fort longtemps…

L’histoire
Pendant la nuit de la Saint-Sylvestre, rien ne laisse présager le drame qui va survenir à bord du Poséidon, luxueux paquebot de croisière. En effet, une vague phénoménale va renverser le gigantesque bateau. Quelques passagers vont s’organiser pour survivre…

La critique

Je suis le roi du monde… (sic !)
L’histoire sans fin remonte à bien loin maintenant… 22 ans que Wolfgang Petersen n’a plus (ou presque) réalisé un film convenable… Souvenez vous, Troie et Air Force One, c’était lui ! A croire qu’il n’y a décidément que dans les vieux pots qu’on fait de bonnes confitures, la vague incessante des remakes témoignant du manque de renouveau du 7ème art aux Etats-Unis. Poséidon, c’est un peu le croisement de Titanic et de Daylight, sans la mièvrerie du premier mais aussi sans la personnalité du second. Mais ne boudons pas notre plaisir car Poséidon est quand même loin d’être raté, peut-être même le meilleur film du réalisateur allemand.


Sadisme, quand tu nous tiens…
La réussite de Poséidon tient en fait en un seul mot : sadisme, sadisme encore et toujours. Par sa définition, délectation dans la souffrance d’autrui, ce terme traduit tout le sentiment évoqué et suscité par ce film catastrophe d’une durée plutôt réduite pour une œuvre de son gabarit (une heure trente huit). Mais d’une durée amplement suffisante pour nous balancer son cortège de cadavres et autres morts sanguinolentes. C’est simple, on a rarement vu une telle quantité de morts et de macchabées dans un film supposé catastrophe, même si Poséidon pourrait ponctuellement être estampillé de film d’horreur. Evidemment, c’est loin d’être le cas, mais Wolfgang Petersen imprime toutefois une telle tension dans ce naufrage que ses personnages disparaissent tous pour ne devenir que de la chair à canon. L’effroi n’enserre bien sûr pas en permanence le spectateur, mais on ne peut que rester stupéfait et surpris devant cette accumulation morbide et jouissive certes, mais tout autant déplaisante et pleine d’une certaine facilité. Poséidon s’en sort au final avec les honneurs, mais on lui préférera un Daylight, plus conventionnel, et d’un héroïsme plus classique.

Poséidon remplit son cahier des charges de film catastrophe divertissant du samedi soir, mais sa couche de cynisme et de cruauté en laissera plus d’un sceptique. Son contenu malsain, entre héroïsme pur et gore affiché ne peut que donner une image troublante du cinéma de divertissement d’aujourd’hui, obligé de satisfaire aussi bien le jeune amateur de sensation forte que l’admirateur de ripailles. Edifiant.

A voir : Pourquoi pas…
Le score presque objectif : 7/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : +1, un petit film catastrophe bien agréable malgré son côté sadique en puissance…
Site officiel : Poséidon