Sadisme, quand tu nous tiens…
La réussite de
Poséidon tient en fait en un seul mot : sadisme, sadisme encore et toujours. Par sa définition,
délectation dans la souffrance d’autrui, ce terme traduit tout le sentiment évoqué et suscité par ce film catastrophe d’une durée plutôt réduite pour une œuvre de son gabarit (une heure trente huit). Mais d’une durée amplement suffisante pour nous balancer son cortège de cadavres et autres morts sanguinolentes. C’est simple, on a rarement vu une telle quantité de morts et de macchabées dans un film supposé catastrophe, même si
Poséidon pourrait ponctuellement être estampillé de film d’horreur. Evidemment, c’est loin d’être le cas, mais Wolfgang Petersen imprime toutefois une telle tension dans ce naufrage que ses personnages disparaissent tous pour ne devenir que de la chair à canon. L’effroi n’enserre bien sûr pas en permanence le spectateur, mais on ne peut que rester stupéfait et surpris devant cette accumulation morbide et jouissive certes, mais tout autant déplaisante et pleine d’une certaine facilité.
Poséidon s’en sort au final avec les honneurs, mais on lui préférera un
Daylight, plus conventionnel, et d’un héroïsme plus classique.
Poséidon remplit son cahier des charges de film catastrophe divertissant du samedi soir, mais sa couche de cynisme et de cruauté en laissera plus d’un sceptique. Son contenu malsain, entre héroïsme pur et gore affiché ne peut que donner une image troublante du cinéma de divertissement d’aujourd’hui, obligé de satisfaire aussi bien le jeune amateur de sensation forte que l’admirateur de ripailles. Edifiant.
A voir : Pourquoi pas…
Le score presque objectif : 7/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : +1, un petit film catastrophe bien agréable malgré son côté sadique en puissance…
Site officiel :
Poséidon