Tideland
Tideland
Sortie:
28/06/2006
Pays:
Etats-Unis
Genre:
Durée:
1h57 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Tideland

par: Arnaud Weil-Lancry

Après un Frères Grimm ô combien poussif et désastreux, Terry Gilliam revient sur le grand écran avec Tideland. Autant sa précédente création constituait une déception, autant son dernier film constitue une résurrection…

L’histoire
Après la mort de sa mère, Jeliza-Rose part s’installer avec son père dans la maison de sa grand-mère. Afin de combler sa solitude et son ennui, la petite fille s’invente un monde imaginaire délirant…

La critique

Le retour du barjot Gilliam…
Frères Grimm constitua une déception sans précédent pour les fans du réalisateur de Las Vegas Parano. A tel point que son dernier film, Tideland, méritait de sortir sur les écrans dans l’indifférence générale… mais aussi dans une précipitation méritée, un peu comme si Terry Gilliam cherchait à recoller les pots cassés. Ce fut le cas : Tideland sort dans un immobilisme consternant mais réconcilie enfin ce génie du 7ème Art avec ses fans de la première heure.

De très brefs instants…
…Suffisent à rassurer les spectateurs : la folie de Las Vegas Parano est de retour, le délire des Monthy Python ressuscite, la fantaisie du Baron de Münchausen réapparaît. Tideland est un film fou, une création de barjot, un délire sous acide, une fantasmagorie sidérante. Le scénario, pourtant simple, ne sert que de prétexte pour permettre au réalisateur américain de laisser exploser ses idées les plus stupéfiantes : Jeliza-Rose, une petite fille, se réfugie dans un monde imaginaire afin d’échapper à la solitude, mais aussi à une dure réalité, marquée par la mort de sa mère et par les tendances héroïnomanes de son père. Interdit au moins de 12 ans, Tideland est impressionnant d’inventivité, de fantaisie, mais aussi de noirceur. La vie de cette petite fille est délirante, certes, mais d’une fatalité rude et sans équivoque. Ses échappées permanentes sont incroyablement mises en scène par Terry Gilliam, dont la tendance psychédélique est présente dans chaque plan, dans chaque image, dans chaque séquence. Autant les amateurs du maître y trouveront leur compte, autant les néophytes risquent d’être secoués par un tel délire, si inhabituel dans le si soigneux paysage cinématographique hollywoodien. Mais l’essentiel y est : faire définitivement passer la dégoûtante pilule qu’était Frères Grimm.


Si Tideland est une réussite indiscutable, c’est grâce à ses acteurs : Jeff Bridges et Jodelle Ferland. On retrouve l’acteur américain en parfait habitué des rôles un peu frappés tels que Fisher King et The Big Lebowski. Jodelle Ferland, elle, constitue la révélation de ce film, portant toute la réussite de Terry Gilliam pendant presque deux heures. Mais comme rien n’est parfait en ce bas monde, le film traîne de temps en temps en longueur et aurait gagné à être amputé de vingt bonnes minutes. De la même manière, un je-ne-sais-quoi de malaise s’échappe de ce film, un peu coincé entre ses délires de camés, la folie attenante aux personnages et certains passages assez ambigus entre Jeliza Rose et Dickens. Enfin… ne boudons pas notre plaisir, car on retrouve avec Tideland, Terry Gilliam comme on ne l’avait pas vu depuis bien longtemps : en barjot !

A voir : Pour un délire narratif et visuel de tous les instants
Le score presque objectif : 7,5/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : +2, un très bon come-back du créateur de l’Armée des 12 Singes
Site officiel : Tideland