Superman Returns
Superman Returns
Sortie:
12/07/2006
Pays:
Etats-Unis
Genre:
Durée:
2h34 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Superman Returns

par: Arnaud Weil-Lancry



Près de 20 ans après sa dernière apparition au cinéma, l’homme d’acier de Métropolis est de retour. C’est Bryan Singer, artisan des deux premiers X-Men qui s’y colle, pour un film-ovni aussi inintéressant qu’inutile : Superman Returns. Explications.

L’histoire
Après 5 ans d’absence, Superman est de retour à Metropolis. Mais tout a bien changé : Loïs l’a oublié et a un petit garçon, et Lex Luthor est en prison… Enfin, plus pour très longtemps…

La critique

You will believe a man can fly…
You will believe a man can fail… Autant faire taire le suspens de suite, Superman Returns est raté. Avoir abandonné X-Men 3 pour ça ? Enfin, monsieur Singer… De qui se moque-t-on ? D’une franchise bien fatiguée qui ne souhaite apparemment que de reposer en paix. Mais force est de constater que même Bryan Singer peut échouer. En orientant son film vers ses personnages, le réalisateur de Usual Suspects s’est vautré. Une formule qui fontionne sur un film ne fonctionne pas sur tous et Superman Returns est fade, ennuyeux, agaçant, sans âme.

Des personnages qui prennent l’eau…
C’est bien simple : Brendon Routh n’est PAS Christopher Reeve, Kate Bosworth n’est PAS Margot Kidder, Kevin Spacey n’est PAS Gene Hackman. Les personnages de Superman version 2006 sont simplement fades en couleur, sans charisme, sans authenticité. Superman, premier du nom, a tiré sa force d’acteurs extraordinaires et sensationnels parmi lesquels la prestation inoubliable de Gene Hackman pourrait être enseignée dans les écoles de cinéma. A côté du trio magique de Richard Donner, le trio pathétique de Bryan Singer provoque tout juste la nostalgie, à peine l’empathie, et une gêne extrême. Les quelques passages cabotins de Kevin Spacey n’arrivent pas à la cheville de son homologue de 1978 et il en va de même pour les autres acteurs, transparents comme jamais. Leur devenir laisse indifférent, tout comme leurs actions pendant deux heures trente laborieuses et vides de sens. Si la photo demeure splendide et les cadrages, magnifiques, quelques passages et idées font mouche sans rattraper la sensation d’échec qui se dégage de l’ensemble. L’idée la plus intéressante du film, la dimension christique du kryptonien, n’est que peu travaillée alors qu’elle aurait constitué un axe de développement très intéressant. Cette dimension divine de Superman, pourtant utilisée en permanence dans les DC Comics aurait pu représenter une alternative passionnante au film de Richard Donner et orienter le thème américain « sauveur de l’univers » dans une toute autre direction. Dommage…

L’adresse face au génie

Bryan Singer est un réalisateur talentueux, personne ne peut le démentir, mais dans ses films, quelque chose manque toujours. Ce petit je-ne-sais-quoi de fabuleux, cette petite touche de génie qui permet à une œuvre cinématographique de passer du bon divertissement au chef d’œuvre, du réalisateur lambda, au réalisateur d’une époque. Ainsi, Richard Donner est passé à la postérité avec son Superman, ce qui ne sera pas le cas pour Bryan Singer… Quelle l’ironie, la plus grande réussite du film n’est autre que son générique et sa partition musicale… Un comble lorsqu’on constate que le générique reprend trait pour trait celui de 1978 et que la bande originale reprend l’immortel thème de John Williams. Bryan Singer a déclaré : « si rien ne peut surpasser le score de Williams, autant l’utiliser ». Il aurait fallu appliquer cette anecdote au film tout entier…

A voir : Peut-être pour la climatisation des salles vu la chaleur…
Le score presque objectif : 5,5/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : -3, en temps normal, -2, mais le -3, c’est pour l’ampleur de la déception…
Site officiel : Superman Returns