Antibodies
Antikorper
Sortie:
26/07/2006
Pays:
Allemagne
Genre:
Durée:
2h7 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Antibodies

par: Arnaud Weil-Lancry



Cette semaine, l’horreur nous vient d’Allemagne avec Antibodies. Pour un premier film, le réalisateur Christian Alvart frappe très fort, trop fort…

L’histoire
Après des années de meurtres, le tueur en série Gabriel Engel est arrêté lors d’une spectaculaire opération. C’est alors que Michael Martens, le policer d’une petite bourgade, débarque afin d’essayer de découvrir si cet individu est responsable du meurtre d’une fillette survenu l’an passé…

La critique

Antibodies pourrait être le grand gagnant du concours du film le plus malsain des dix dernières années. Ce thriller aux allures de Seven et autres Silence des Agneaux est dérangeant dès la première minute : scène de torture, de meurtre, d’hémoglobine galopante… Le premier film de Christian Alvart n’est pourtant qu’interdit aux moins de 12 ans, alors qu’une interdiction au moins de 16 ans serait la bienvenue, âmes sensibles s’abstenir ! Il y a 10 ans, il ne serait probablement même pas sorti, pour un aller simple direct à la vidéo, tout comme Nekromantik, film d’horreur allemand censuré il y a ving ans pour avoir transgressé un des pires tabou : la nécrophilie. Antibodies, lui, transgresse pratiquement tous les autres interdits de la société au cours de 127 minutes très éprouvantes pour le spectateur.


Pourtant, Antibodies n’est qu’un triller racontant l’arrestation d’un tueur en série de la pire espère : Gabriel Engel. Le petit flic de bourgade, Michael Martens, tentera tout pour découvrir si ce fou sanguinaire est à l’origine du meurtre de Lucia Flieder, une fillette de 12 ans, assassinée dans d’horribles circonstances. Le tueur va pénétrer le cerveau du policier (le Fermier) et va tout simplement tenter de le détruire en instillant en lui sa propre folie, le doute, le vice, mais aussi en déversant continuellement le flot incessant de ses précédents meurtres. Versant en permanence dans la complaisance, Antibodies est un film foncièrement abject en explorant toutes les facettes de l’horreur humaine, tous les travers de nos sociétés de plomb, tous nos tabous : la pédophilie, le meurtre, la fascination du mal, l’expiation, la sexualité des enfants, l’absolution, le cocufiage, la religion… Etrangement, l’excès des thèmes abordés n’alourdi en rien le film et au contraire lui sert toute la matière première dont il a besoin. De nombreuses images sont insupportables, et beaucoup de passages stupéfient par leur dimension choquante et osée. Les thèmes abordés demeurent intéressants, même si on regrettera l’atmosphère religieuse si présente et les moyens visuels utilisés. Cette atmosphère malsaine est en permanence renforcée par une photo sobre et froide et une absence presque complète de partition musicale. Cette absence de sentiment technique est en complète osmose avec la folie dégagée par les personnages même si on leur reprochera un peu tropd’exagération…

Christian Alvart accouche douloureusement d’un film objectivement très bon mais immonde de bout en bout, qui laissera le spectateur avec un écoeurement immense.  C’est peut-être parce qu’il est si infect, qu’il serait à déconseiller… C’est vous qui voyez…  

A voir : Hum, hum… joker !
Le score presque objectif : 7/10 (vraiment objectif)
Mon conseil perso (de -3 à +3) : +1, m'enfin bon, moi je cherche à l'oublier ce film...