The Devil's Rejects
Sortie:
19/07/2006
Pays:
Etats-Unis
Genre:
Durée:
1h41 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

The Devil's Rejects

par: Arnaud Weil-Lancry

Attention au dernier chef d‘œuvre de Rob Zombie : The Devil’s Rejects ! Quand les rejetons du diable entrent en scène…

L’histoire
Le shérif Wydell est prêt à tout pour arrêter la démoniaque famille Firefly. Lorsque ces derniers parviennent à s’échapper de la maison où ils étaient piégés, une incroyable poursuite commence…

La critique

La Maison des 1000 morts, version bis ?
D’un genre différent, La Maison des 1000 morts était déjà bien sympathique, étalant nonchalamment sa famille de barrés du ciboulot : la famille Firefly. En pseudo-suite, The Devil’s Rejects reprend le premier film là où il nous avait laissés : au bord de l’apoplexie. Mais Rob Zombie décide d’orienter son film dans une direction toute autre, que ce soit en matière de trame ou d’esprit. Contre toute attente, il nous sert un western trash, sorte de règlement de compte à la Sergio Leone sous acide avec pour anti-héros les quelques membres de la famille de ces massacreurs à la chaîne auprès desquels Tobe Hooper ferait presque office de jeunot.

Tous des tarés ?
Finalement, Rob Zombie retire toute limite de son film par l’introduction de personnages aussi intéressants qu’inquiétants. Car The Devil’s Rejects, c’est surtout un film de sales gueules, de tronches démentes et de visages de damnés : le capitaine Spaulding, Baby, Otis, le Shérif Wydell. Tous des damnés en quête de massacre qui trouvent un parfait exutoire dans chacun de leurs actes, en massacres gratuits et en vengeance sans équivoque : entre autre celui du Shérif revanchard (incroyable William Forsythe) pour faire payer à ces suppôts du mal la mort de son frère. Arborant un comportement à la Charles Bronson faisant fi des lois et de la justice, ce policier expéditif mettra à mal les bastions de notre société pour parvenir à ses fins, même si pour cela il doit devenir un excommunié ou faire appel à d’anciens criminels : Billy Ray Snapper et le second couteau Danny Trejo. Entre deux bains de sang, notre éternel figure mexicaine en lame de rasoir nous accorde le privilège de quelques paroles perdues avant de repartir dans les coulisses après une apparition éphémère…


Le Western trash selon Leone
Dans son freakshow délicieux, Rob Zombie parvient à créer une atmosphère unique par une réalisation sans faille. Tout est buriné, brûlé, roussi, crade et dégueulasse renvoyant à certains polars urbains tels que U-Turn, mais surtout aux Western façon Leone où les frontières entre les genres sont détruites et les limites du Bien et du Mal dissoutes. Tout dans The Devil’s Rejects rappelle l’enfant sacré du désert mais à la sauce Rob Zombie : tout est violence et carnage dans le cœur de ces anti-héros violents finalement pas si terribles. Sûr ? Pourtant ils assassinent à tour de bras, non ? Et pourtant… entre leur saleté inhumaine et leur cœur desséché, brille le corps de Baby (Sheri Moon), démone divine capable de vous émasculer pendant un orgasme. Car finalement, leurs exactions reflètent une dérangeante envie de détente, de fun et de jouissance normalisée assez éloignée de la démence gore de La Maison des 1000 morts…. Ses anti-héros, Rob Zombie les adore, les idolâtre en les mettant en scène avec toujours plus de faste jusqu’à un explosif final tragico-romantique. A les humaniser sans cesse, l’ancien rocker les rend progressivement attachants et conduit son spectateur à les aimer. Pour cela, on a envie de haïr Rob Zombie. A mort.  

Le score presque objectif : 8/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : +3, ne pas rater le ballet démoniaque de Rob Zombie !
Site officiel: The Devil’s Rejects